L'Echo de la Fabrique : 24 mars 1833 - Numéro 12

AU RÉDACTEUR.

Croix-Rousse, 13 mars 1833.

Monsieur,

J’ai eu l’honneur le mois dernier de vous adresser une lettre que vous avez insérée dans votre journal du 24 février, sous le titre de Dialogue. etc. Dans cette lettre je me plains d’une arrestation arbitraire de la part d’un fonctionnaire public et de certaines questions aussi extraordinaires que déplacées.

Aujourd’hui ce même fonctionnaire me donne un démenti formel par la voie de votre avant-dernier numéro. Il nie avec force les questions qu’il m’a faites, et ainsi me traite publiquement d’imposteur.

Pour moi, je l’avouerai, je croyais qu’un magistrat ne récusait jamais ses paroles, aussi est-ce avec beaucoup de surprise que je me vois contraint d’assurer affirmativement que le dialogue dont il s’agit est parfaitement en harmonie avec la vérité.

Pour nier ce dialogue il dit que je n’ai pas été arrêté au café, ni parce que j’étais au café, je le sais comme lui, mais le dialogue n’en fait pas mention. Sans doute M. le commissaire était un peu troublé quand il en fit la lecture.

Seulement on y a omis le sujet de mon arrestation, M. Svaël dit qu’elle a eu lieu parce que j’avais insulté la sentinelle, et moi je déclare ici que c’est moi qui ai été insulté par la sentinelle.

Il ajoute que j’étais ivre, oui, quoique à jeun je l’étais mais d’indignation d’avoir à supporter des questions aussi révoltantes que celles qu’il me fit.

Telle est la pure vérité, je la dirai toujours.

Agréez, etc.

P. A. Krutly.

 

Contrat Creative Commons

LODEL : Logiciel d'édition électronique