L'Echo de la Fabrique : 28 avril 1833 - Numéro 17chanson adressée a m. joseph bernard, député du var, Air : Cette chaumière-là vaut un palais. Malheur ! malheur aux commis ! Il est minuit. Çà, qu’on me suive, Camarades, la noble vie ! Bravant neige, froid, pluie, orage, Aux échanges l’homme s’exerce, Nos gouvernans pris de vertige, Quoi ! l’on veut qu’uni de langage, A la frontière où l’oiseau vole, On nous chante dans nos campagnes, P. J. de Béranger. Note du rédacteur. – Cette chanson est la dernière du poète populaire dont la France s’honore, que nous insérerons dans ce journal ; nous croirions commettre une indiscrétion en agissant autrement ; d’ailleurs il nous faudrait transcrire tout Béranger ; car il est difficile avec lui de faire un choix. L’Echo a déjà enrichi ses colonnes de la Prédiction de Nostradamus ou le roi mendiant (n° 7, p. 54) ; de Denys, maître d’école (n° 16, p. 129) ; des Contrebandiers (voy. ci-dessus). Nous recommandons aux lecteurs le Vieux Caporal, Emile Debrauxi2, Conseil aux Belges, le Vieux Vagabond, Jacques ou l’huissier du roi, les Fous, le Suicide sur la mort de Victor Escousse et Auguste Lebras ; les Tombeaux de Juillet. Les chansons nouvelles et dernières de Béranger se composent en tout de 53 chansons et de trois couplets séparés, elles forment un volume in-18 de 250 pag.ii. Elles sont dédiées à Lucien Bonaparte, auquel Béranger a dû en 1803 la protection qui, en le sauvant de la misère, lui a permis de réaliser ce que son génie avait conçu ; Béranger les a fait précéder d’une préface remarquable à plus d’un titre, et dans laquelle il promet une espèce de Dictionnaire Historique, « où, dit-il, sous chaque nom de nos notabilités politiques et littéraires, jeunes ou vieilles, viendront se placer mes nombreux souvenirs et les jugemens que je me permettrai de porter ou que j’emprunterai aux autorités compétentes. Ce travail… remplira le reste de ma vie. » Béranger, dans cette préface, nous révèle un véritable talent comme prosateur ; mais nous devons espérer qu’il chantera encore ; il nous l’a dit lui-même, Pour mettre à même les lecteurs d’apprécier encore plus l’illustre chansonnier, nous avons extrait de sa préface l’article inséré dans ce numéro sous le titre : Du peuple. Notes de base de page numériques:1 Joseph Bernard (1792-1864), alors député du Var depuis 1831, avait rédigé un pamphlet libéral, Le bon sens d’un homme de rien, ou la vraie politique à l’usage des simples, d’abord publié en 1829, puis réédité en 1833. 2 Paul-Émile Debraux (1796-1831), chansonnier et poète lyrique populaire. Notes de fin littérales: |