L'Echo de la Fabrique : 12 mai 1833 - Numéro 19

 

Les Ouvriers en soie de Lyon à leurs frères les Tailleurs de pierre.

Concitoyens ! Camarades !

Vous l’avez dit : les travailleurs ne peuvent améliorer leur sort que par une association toute fraternelle. Leurs intérêts sont les mêmes. Loin de se haïr, ils doivent s’aider mutuellement.

Nous sommes heureux de voir que ces sentimens gravés dans nos cœurs sont aussi les vôtres.

C’est pour parvenir à former les liens de la confraternité des prolétaires que l’Echo de la Fabrique a été fondé. En témoignant hautement de sa sympathie pour vous, il n’a fait que suivre l’impulsion à laquelle il doit son existence, et remplir un devoir sacré.

Il est bien entendu que, spécialement destiné à reproduire les griefs particuliers de notre classe, l’Echo doit être l’organe des plaintes de tous ceux qui vivent de salaire, et leur défenseur avoué ; il ne faillira jamais, nous l’espérons, à cette mission honorable.

[1.2]Le faisceau qui lie les classes laborieuses, créé presque hier, est aujourd’hui indissoluble ; produit du progrès des lumières, fondé sur un droit incontestable, celui d’association, il se corrobore par le temps et se maintiendra par la justice et la morale.

La sainte alliance des peuples naîtra de l’alliance non moins sainte des travailleurs.

Salut et fraternité !

Pour nous et nos confrères,

La commission de surveillance de l’Echo de la Fabrique, spécialement autorisée, Duchamp, Flachat, Strube, Souchet, Fournier, Bernard, Legras (en remplacement de M. Python, démissionnaire.)

 

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