L'Echo de la Fabrique : 19 mai 1833 - Numéro 20

COUR D’ASSISES DU RHONE.

procès de la Glaneuse.

(Audience du 17 mai 1833.)

Notre espérance et celle des patriotes lyonnais ont été cruellement déçues ; M. Granier, gérant de la Glaneuse, a été condamné à 15 mois de prison et à 4,000 fr. d’amende. Paris et les départemens voisins où la Glaneuse a de nombreux partisans, apprendront avec douleur ce nouveau coup qui frappe la liberté de la presse dans l’un de ses plus brillans organes.

Ah ! si tous ceux qui estiment la Glaneuse, qui partagent ses principes, pouvaient être admis à sacrifier chacun seulement cinq centimes et une heure de liberté, demain la condamnation prononcée contre M. Granier serait accomplie, nous n’en doutons pas.

Me Michel-Ange Perrier a conquis le titre d’orateur en présentant la défense de son ami Granier.

Me Dupont a répliqué au ministère public avec un talent bien au-dessus de nos faibles éloges. Cette fois il a déposé cette arme qu’il manie si bien, l’ironie. Il a été grand comme sa cause.

Me Charassin, chargé de la défense de M. Perret, imprimeur, n’a pas eu de peine à faire acquitter son client ; il a également révélé un beau talent.

Nota. On nous fait observer que cet arrêt sera infailliblement cassé. Les moyens de cassation sont : 1° l’introduction de la force armée pendant les débats et sans que rien ait pu la motiver ; 2° la présence des accusés à la lecture que le chef du jury a faite du verdict ; 3° l’augmentation de peine (l’arrêt par défaut ne condamnait qu’à 3,500 fr. d’amende).

 

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