L'Echo de la Fabrique : 9 juin 1833 - Numéro 23

 

Plusieurs habitans du quartier St-Georges se sont adressés à nous pour nous prier d’être leur organe auprès de M. Brun, médecin, et lui témoigner le regret qu’ils éprouvent d’être privés des consultations gratuites qu’il avait la bonté de leur donner chaque jour. Ils attribuent cette cessation moins encore aux occupations que nécessite son établissement des Brotteaux, qu’aux bruits qui ont couru qu’il était payé par l’autorité pour faire ce service gratuit, bruits qui auraient pu le contrarier, mais de la fausseté desquels les habitans de St-Georges sont unanimement convaincus.

Nous nous sommes empressés de communiquer la réclamation de ces citoyens à M. Brun, et voici sa, réponse qui les satisfera, nous n’en doutons pas, sous tous les rapports.

Monsieur,
Je réponds à la lettre qui vous a été adressée par les habitans de St-Georges, où l’on se plaignait de ce que j’avais cessé de donner des consultations gratuites, et où l’on supposait en même temps que ces consultations avaient été interrompues par les bruits qui ont couru que j’étais salarié par l’administration ; je réponds : 1° que je n’ai jamais reçu aucune rétribution de l’autorité ; 2° que ce ne sont que des occupations auxquelles je n’ai pu me soustraire, qui m’ont forcé de les interrompre ; 3° que, dans cet intervalle, bien loin de perdre de vue les habitans de St-Georges, j’ai travaillé à obtenir un nouveau mode de distribution pour les remèdes gratuits ; car je suis vivement affecté du vice qui y existe. J’ai vu des malheureux, pour recevoir à leur tour et rang des médicamens dont la valeur n’excédait pas celle de 25 c., être obligé d’attendre des deux ou trois heures consécutives ; j’espère donc qu’avec de la patience nous obtiendrons que les médicamens seront distribués dans le quartier. M. Offray, pharmacien, s’offre à les compliquer et à les fournir sans bénéfice.
4° Que je n’ai interrompu mes visites que pendant quelques jours. J’annonce avec regret que je suis forcé de les supprimer le dimanche et le jeudi ; quant aux autres jours de la semaine, elles auront lieu comme auparavant de trois à quatre heures. Les personnes qui désireraient me consulter dans la journée me trouveront dans mon nouveau cabinet, aux Brotteaux, rue Madame, n° 8.

En terminant cette lettre, oserai-je, M. le rédacteur, vous prier de vouloir dire aux habitans de St-Georges que leurs remercîmens m’ont vivement ému ; que je suis on ne peut plus flatté de leur reconnaissance, et que je m’estimerai toujours trop heureux de les mériter chaque jour davantage en tâchant de leur être utile autant qu’il dépendra de moi.

Je suis, etc.

Brun

 

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