L'Echo de la Fabrique : 18 décembre 1831 - Numéro 8

AU MÊME.

Lyon, le 16 décembre 1831.

Monsieur,

Par respect pour la vérité et dans l'intérêt de deux hommes qu'un article de votre numéro du 11 décembre pourrait gravement compromettre en faisant peser sur eux la certitude d'une culpabilité que le premier interrogatoire du juge d'instruction a détruite, je vous prie de vouloir bien insérer ma réclamation dans le plus prochain numéro de votre journal.

MM. D. et M. arrêtés le 23 novembre dernier par une patrouille du poste de St-Just, ne l'ont été que par méprise. Employés chez moi comme ouvriers, ils entendirent plusieurs détonations d'armes à feu, et crurent que la maison de M. V. située au territoire des Airs et voisine de mon habitation, venait d'être attaquée par des malfaiteurs. Ils s'armèrent et sortirent pour monter la garde autour de ma demeure, mais s'étant avancés de quelques pas dans la direction de cette maison, ils furent aussitôt saisis et conduits en prison sans qu'il leur ait été permis de se faire réclamer de moi.

Leur innocence reposant sur les faits, a été reconnue d'une telle évidence par nos magistrats, qu'ils ont été élargis immédiatement après le premier interrogatoire.

Mieux informé vous-même, je ne doute pas de votre empressement à leur rendre par l'insertion de la présente la justice qu'ils ont droit d'attendre de vous.

J'ai l'honneur de vous saluer.

Martel.

 

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