L'Echo de la Fabrique : 9 juin 1833 - Numéro 23

 

ASSURANCE MUTUELLE

De bienfaisance, et Banque d’assurance sur la vie et de commerce contre la cessation de travail sous le nom d’association naturelle de l’humanité.

Sous ce titre un peu long M. J. B. Bouchet, chef d’atelier pour la fabrique d’étoffes de soie, annonce la création d’une société qui doit aider à l’émancipation de la classe laborieuse ; il en donne les statuts. Cette société est, dit-il, constituée depuis le 1er mai dernier, sous la raison sociale de Déléas, Dupont et Ce. Nous devons, sans trop nous appesantir sur certaines fautes de détail et sans considérer le style un peu étrange, applaudir à cette tendance qui porte les esprits à réfléchir sur le malaise de la société et à chercher un remède à des maux que la progression de l’intelligence a rendu intolérables.

Nous nous réservons de faire une lecture plus approfondie de cet opuscule et de donner ensuite notre avis consciencieux. En attendant, nous en recommandons la lecture ; elle ne peut qu’être profitable ; il y a au moins de bonnes intentions. Nous applaudissons au choix de l’épigraphe tirée du Constitutionnel (9 avril 1833).

« L’instruction est le premier des besoins, le plus grand des bienfaits pour les classes pauvres. L’instruction pour l’homme riche n’est qu’un ornement ; pour l’homme sans fortune elle devient une sorte d’intelligence ; elle abrège pour lui tous les moyens de travail ; elle facilite dans les arts industriels l’application de tous les principes qu’ils emploient ; elle apprend aux hommes à vivre d’une vie moins restreinte, moins physique, moins passagère ; elle leur donne le goût de l’économie par le désir d’un meilleur bien-être ; elle leur apprend à se respecter davantage, à ne rien devoir qu’à leurs propres ressources ; elle éloigne l’idée d’oisiveté, le goût du vice, et fait que les hommes les plus éclairés sont les meilleurs citoyens. »

 

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