L'Echo de la Fabrique : 28 juillet 1833 - Numéro 30

ASSOCIATION COMMERCIALE D’ÉCHANGES.

Lyon, 20 juillet 1833.

A MM. les mille industriels de la ville de Lyon qui ont (avec les 25 mille autres de France ou de l’étranger) adhéré aux statuts de l’Association commerciale d’Echanges, Mazel jeune et Ce, gérée par Mondon et Ce, à Lyon, pour y prendre une action en services ou travaux de leur profession ou industrie ; et recevoir en échange les services ou travaux de tous autres adhésionnaires de la même Société,

Messieurs,

Nous avons quitté le siège social de l’Association pour venir au milieu de vous régler en personne les différends élevés entre M. Boilevin, notre sous-gérant, et MM. Mondon et Ce, nos agens, à l’occasion de la gestion sociale.

La révocation de pouvoirs que nous avons fait notifier à MM. Mondon et Ce avait pour seule cause le retard qu’ils avaient mis à nous transmettre un état général de situation et l’intention manifeste et publique où ils étaient de provoquer dans les statuts une modification qui démembrât toutes les succursales de France et leur permit d’opérer indépendantes l’une de l’autre.

L’impossibilité légale de mettre cette modification en pratique est une vérité des plus claires pour tout homme de sens ou de loi qui connaît les règles de la formation et dissolution des sociétés ; et MM. Mondon et Ce ont aggravé leur première faute par le retard qu’ils ont mis à passer condamnation sur ce point important.

Ces fautes ont porté leurs fruits qui ont été d’abord la suspension de tous mouvemens à Lyon et partout ailleurs, et ensuite la demande juridique formée par la dame Barallon, marchande de farines, en demande d’échange de la marchandise qu’elle avait livrée.

Nous avons demandé au tribunal notre renvoi devant arbitres, aux termes des statuts, attendu que nous avons tous signé un acte d’adhésion pour faire l’échange en l’état d’association ou de société.

Le tribunal ayant retenu la cause, nous avons fait appel de son jugement ; la cause est au rôle, et tout nous porte à croire que, vu l’urgence publique, M. le président en ordonnera la plaidoirie dans le courant de la huitaine.

Nous vous invitons tous à vous y rendre sur le nouvel avis que vous en recevrez par le Précurseur pour apprendre de la bouche de nos magistrats, quels sont les droits et les devoirs que notre association nous impose en échange des avantages qu’elle a réalisé ou qu’elle a promis.

Vous y entendrez proclamer et prouver par des voix qui ont des droits à votre confiance, que nous sommes appelés à combler par l’abondance et l’équitable distribution de nos bénéfices d’échange, le cratère de l’indigence éteint une première fois par la force et rallumé sans cesse par la lutte permanente du salaire entre les maîtres et les ouvriers, et la question du salaire entre si bien dans nos statuts, qu’elle est parmi nous l’objet d’un permanent arbitrage, et dépend du progrès de notre association.

Ainsi nous avons donné hier notre approbation notariée à la gestion financière de MM. Mondon et Ce, dont les travaux présentent le résultat suivant.

(La suite au prochain N°.)

 

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