L'Echo de la Fabrique : 4 août 1833 - Numéro 31Suite et fin (Voy. l’Echo, n° 30, p. 248.) Ils ont travaillé, au nombre de douze environ, soit dans les bureaux de la ville ou des faubourgs, pour obtenir un fonds social d’échanges de douze cents adhésions environ, ou promesses de 500 f., qui font un capital de plus de 500 mille francs. Chacun de ces mille devant donner et recevoir quelque chose en échange et payer 4 p. 0/0 de commission doit faire son bénéfice particulier, de travail ou vente qui, étant depuis 10 p. 0/0 jusqu’à 100 p. 0/0 et plus, place la Société en perspective de plusieurs millions de bénéfice, et le siège social en face d’une commission annuelle de 40 000 f., en supposant que chacun ne livre et reçoive que ce qu’il a promis à tout autre qui a livré. Pour parvenir à ce résultat, les douze agens ou commis qui sont tour-à-tour ouvrier de l’Association quand ils travaillent pour elle, et maître quand elle travaille pour eux, ont monté les bureaux, recruté et endoctriné les mille sociétaires en trinquant avec la plupart, à la réussite de l’association ; ce travail a duré dix mois, pendant lesquels trois cents sociétaires ont livré et reçu pour une valeur de 64 mille francs, puisqu’il a été perçu ou dû 1,600 fr. de commission, chacun des trois cents échangistes a fait son bénéfice particulier, les journaux, les imprimeurs, les peintres ont gagné, les douze agens ou commis à 100, 130 et 200 fr. de consommation par mois ont vécu, et tout cela avec une brêche de 10 000 fr. faite au fonds social de 500,000 fr., de telle manière, que si chacun répartit son bénéfice à la masse, on verrait, d’un côté trente mille francs de bénéfice, pour en payer dix de découvert, et pour balance 20,000 f. en faveur de l’association. [8.1]Nous sera-t-il permis de mettre en ligne de compte, l’échange des doctrines sociales qui détruisent dans l’esprit du peuple ce reste de barbarie qui le porte à employer la force brutale contre les hommes de dévoûment et de courage qui pansent la plaie de sa misère, lorsque la levée du premier appareil en fait quelque peu souffrir, tandis qu’il se prosterne d’ignorance, à la porte des palais des satrapes de la finance qui s’engraissent de la misère et ne descendent pas jusqu’à lui ? Nous avons cru pouvoir le faire, et notre main n’a plus hésité. Voila le résultat des travaux de MM. Mondon et Ce ; à Lyon ils eussent été dix fois plus brillans et imités de toutes les villes de France qui avaient les yeux sur Lyon, si cette succursale n’eût pas donné le signal d’une désertion du principe générateur de son existence, mais elle a assez fait pour que la postérité de l’échange, dont les jours sont des années entières pour le progrès, les dédommage, l’année prochaine, de l’ingratitude de ceux qui pourraient méconnaître tout le mérite de ses travaux. MM. les adhésionnaires, Quelques-uns nous ont fait le reproche de vous adresser dans ces lignes un langage qui ne serait pas compris de la plupart d’entre vous et nous avons refusé de le croire ; cette question importante sera jugée dans une assemblée générale qui aura lieu immédiatement après l’arrêt de la cour royale. Si dans l’intervalle quelques scènes de brutalité ne nous porte pas à induire que le Lyonnais ne fût pas assez affable pour pratiquer l’association, et à provoquer la dissolution sociale, pour prévenir le désordre qui pourrait s’en suivre, si l’autorité locale persistait à ne pas nous prendre sous l’égide immédiate de sa protection. Dans le cas où l’autorité nous protégerait contre les accidens qui pourraient naître de notre contact avec les ouvriers, nous pouvons traiter avec leurs chefs et recevoir pour adhésionnaires et les maîtres et les ouvriers. Les maîtres payant leurs ouvriers en soieries pourraient nous faire un rabais de 10 p. 0/0 sur l’article, les propriétaires et boulangers qui prendront les soieries au prix de détail, nous donner le double de pain et vin, et l’ouvrier qui prendra pain et vin verra doubler son salaire et tout le monde y gagnera. Nous avons l’honneur de vous saluer. Le gérant, Mazel jeune et Ce. |