L'Echo de la Fabrique : 1 septembre 1833 - Numéro 35

Un on dit du Courrier de Lyon.

Le Courrier de Lyon, en rendant compte du jugement prononcé par le tribunal de police correctionnelle, dans l’affaire de la coalition des ouvriers, a peine à déguiser la violence de son mécontentement ; aussi, vite un on dit.

« Si ce qu’on nous rapporte est vrai, dit l’honnête journal, quelques ouvriers auraient dit, en sortant de l’auditoire, que si les fabricans ne payaient pas l’amende à laquelle eux ou leurs camarades venaient d’être condamnés, ils mettraient l’interdit sur tous les métiers. »

Cet on dit est une INFAME ET ATROCE CALOMNIE. – Courage ! MM. du Courrier, vous aurez des croix ; oui ! vous aurez tous des croix.

Votre drapeau porte pour inscription : LIBERTÉ, UNION, ORDRE PUBLIC ! mais, pour Dieu ! arrachez-la, cette inscription ; effacée, elle sera pour vous une imposture de moins par jour…

LIBERTÉ, UNION, ORDRE PUBLIC ! dites-vous… – Mais n’est-ce pas vous qui, naguère, menaciez les [4.1]ouvriers de votre nombreuse garnison, de votre nombreuse artillerie, de vos nombreuses forteresses ? – N’est-ce pas encore vous qui, au dernier anniversaire de JUILLET, avez été assez lâches pour conseiller à l’autorité l’arrestation des républicains lyonnais ? – Allez ! vous avez tout perdu ; il ne vous reste pas même de la pudeur ; mais vous aurez tous des croix.

 

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