Un on dit du Courrier de Lyon.
Le Courrier de Lyon, en rendant compte du jugement prononcé par le tribunal de police correctionnelle, dans l’affaire de la coalition des ouvriers, a peine à déguiser la violence de son mécontentement ; aussi, vite un on dit.
« Si ce qu’on nous rapporte est vrai, dit l’honnête journal, quelques ouvriers auraient dit, en sortant de l’auditoire, que si les fabricans ne payaient pas l’amende à laquelle eux ou leurs camarades venaient d’être condamnés, ils mettraient l’interdit sur tous les métiers. »
Cet on dit est une INFAME ET ATROCE CALOMNIE. – Courage ! MM. du Courrier, vous aurez des croix ; oui ! vous aurez tous des croix.
Votre drapeau porte pour inscription : LIBERTÉ, UNION, ORDRE PUBLIC ! mais, pour Dieu ! arrachez-la, cette inscription ; effacée, elle sera pour vous une imposture de moins par jour…
LIBERTÉ, UNION, ORDRE PUBLIC ! dites-vous… – Mais n’est-ce pas vous qui, naguère, menaciez les [4.1]ouvriers de votre nombreuse garnison, de votre nombreuse artillerie, de vos nombreuses forteresses ? – N’est-ce pas encore vous qui, au dernier anniversaire de JUILLET, avez été assez lâches pour conseiller à l’autorité l’arrestation des républicains lyonnais ? – Allez ! vous avez tout perdu ; il ne vous reste pas même de la pudeur ; mais vous aurez tous des croix.