L'Echo de la Fabrique : 15 septembre 1833 - Numéro 37

CONSEIL DES PRUD’HOMMES.

(présidé par m. riboud.)

Audience du 12 septembre 1833.

La dévideuse est responsable des trames que le chef d’atelier lui confie, autant pour le poids que pour la nuance [5.2]et la qualité de la soie. C’est à elle à prendre ses mesures envers ceux qui lui confient leurs matières.

Le conseil a condamné Mme Garin, dévideuse, à payer 300 grammes de trame à M. Bonnet, chef d’atelier, dont elle n’avait pas rendu le poids et mélangé les nuances.

Nota. Cette affaire, à part les enquêtes qu’elle a nécessitées, fait découvrir un abus dont le piquage d’once profite, si tout au moins il n’encourage pas. Nous engageons les chefs d’atelier à mettre le plus grand soin dans le choix de leurs dévideuses, et nous rappelons à ces dernières que leur industrie, plus peut-être que bien d’autres, reposant sur la confiance, elles doivent s’attacher à la mériter par tous les moyens que la plus sévère probité prescrit, autrement l’antique confiance qu’on a toujours eu en elles dégénérerait bientôt en infamant soupçon.

Un négociant n’a pas le droit de taxer lui-même le rabais à faire sur l’étoffe fabriquée, il doit en référer à l’arbitrage du conseil s’il y a mésaccord entre lui et le maître.

Ainsi jugé entre Gaillard et Tourton frères.

Lorsque l’apprenti ne fait pas son devoir par mauvaise volonté, et que cette conduite est constatée par un membre du conseil, les engagemens sont résiliés avec indemnité au maître.

Ainsi jugé entre Martin et Fiole.

L’apprenti Fiole, ayant insulté le membre du conseil désigné pour constater sa mauvaise conduite, a été condamné à un jour de prison.

Que les jeunes gens qui se destinent à la fabrique prennent exemple, et qu’ils se persuadent bien que les observations paternelles qui leur sont faites par les prud’hommes, n’ont pour but que leur bien-être, et que ce n’est qu’en observant soigneusement les préceptes que leur donnent ceux auxquels leurs parens les ont confiés, qu’ils arriveront à se perfectionner dans un art qui leur assure un jour l’indépendance.

 

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