L'Echo de la Fabrique : 6 octobre 1833 - Numéro 40Au Même L’article concernant l’Association commerciale d’Echanges, et que vous eûtes la complaisance d’insérer dans votre numéro du 22 septembre dernier, n’ayant pas été interprété selon que je pensais, permettez-moi de revenir sur un objet dont le résultat doit être l’amélioration complète de la classe qui travaille, souffre et vieillit de misère même avant le temps. C’est donc à celle-ci principalement que je m’adresse, puisque c’est surtout d’elle que l’établissement doit s’occuper. Je disais donc que pour être de l’Echange, il fallait s’engager à travailler avec lui, et j’ai dû ajouter aussi, dépenser la principale partie de ses besoins ; car c’est [6.2]le seul moyen d’y faire participer le simple ouvrier, tant de commis même et autres, qui ne sont pas sûrs du lendemain, si toutefois il en est qui puisse y compter. Reste donc à démontrer comment on dépense à l’Echange. Je réponds ; de la même manière qu’ailleurs. Seulement, c’est un intermédiaire de plus à qui vous remettez le montant de ce que vous devez, au boulanger, à l’épicier, etc., et qui vous délivre sur ces fournisseurs un mandat de la valeur de votre versement. Vous êtes alors entièrement libéré, puisque ceux-ci n’ont de recours qu’envers l’Agence en vertu du mandat acquitté par vous. Rien de plus simple à saisir que ce mode d’opérer si vous avez un crédit de dix, quinze jours chez vos fournisseurs ; et rien encore de plus facile à concevoir si vous n’en avez point, parce qu’alors il est indispensable de se mettre en avance de dix à quinze francs, et l’opération devient la même, avec cette seule différence que le mandat qu’on vous a délivré sur le fournisseur, ne lui est acquitté que lorsqu’il vous en a payé tout le montant. Ainsi, dans un essai de 5 à 6 mois, l’ouvrier qui n’aura dépensé avec l’Echange que 150 fr. ou 200 fr., n’aura couru de risque dans cette opération, que sur 4 à 6 fr, montant de la commission qu’il aura payée à 3 p. 100. Est-ce donc trop exiger qu’une complaisance de cinq ou six mois, pour voir se réaliser l’avenir le plus riant pour celui dont l’existence est aujourd’hui si malheureuse, ou du moins si précaire ? Non. Quant aux fournisseurs, qu’on ne s’en inquiète nullement. Ce ne sera point lorsque nous aurons 100, 200 mille francs à dépenser par mois, qu’ils manqueront ; même aux conditions imposées par l’Echange, qui du reste ne sont que très justes, puisque l’Agence a pu en avoir dès qu’il s’est agi de dépenser seulement cinquante écus : et cela se conçoit. J’ai l’honneur, etc. H. teissier, Agent de l’Association commerciale d’Echanges, à la Guillotière, rue de Chartres, n° 3, au 1er. |