L'Echo de la Fabrique : 13 octobre 1833 - Numéro 41

Littérature.
A Béranger.

air : T?en souviens-tu, disait un capitaine?

Relève-toi, vieux géant des batailles :
Pourquoi languir dans un fatal repos ??
N?entends-tu point le chant des funérailles ?
Ne vois-tu pas un crêpe à nos drapeaux ?
Lorsque partout la liberté succombe,
Que des tyrans elle subit la loi,
Tu ne dis rien à l?aspect de sa tombe,
Et ton pays en appelle à ta foi !

Brise le joug : renonce à la paresse ;
Reprends ta gloire, ajoute à tes succès?
Ne jette point la foudre vengeresse,
Et, toujours toi, sois l?orgueil des Français.
Lorsque, etc.

Vingt fois déjà dans l?Europe flétrie,
Le sang du peuple a coulé par torrens,
Et des héros, sans foyers, sans patrie,
Avec leurs dieux, parmi nous sont errans?
Lorsque, etc.

Les trois couleurs, auréole des braves,
Jadis du monde où l?espoir où l?appui,
ne servent plus à rompre les entraves,
Et la bassesse en dispose aujourd?hui.

Lorsque, etc.

Epouvantes du civique courage
Qui sait braver et le glaive et les fers,

Dans leur effroi, les Tristans de notre âge
Ont transformé les prisons en enfers,
Lorsque, etc.

[6.2]Prête l?oreille aux soupirs de la France ;
De ton passé grandit le souvenir,
Et songe bien, malgré notre souffrance,
Que dans nos rangs est tout ton avenir.
Lorsque, etc.

Après des jours et de deuil et de larmes,
Aux cris de mort, à l?heure du combat,
Il n?est plus temps de déposer les armes,
Et, jeune ou vieux, on marche et l?on se bat.
Lorsque partout la liberté succombe,
Que des tyrans elle subit la loi,
Tu ne dis rien à l?aspect de sa tombe,
Et ton pays en appelle à ta foi !

Un Citoyen.

 

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