L'Echo de la Fabrique : 30 mars 1834 - Numéro 65

 

Nouvelles Diverses.

Deux crieurs de l’Union1, feuille populaire du département du Nord, ont été acquittés. Ils n’avaient ni crié, ni vendu, ni distribué sur la voie publique ; mais le ministère soutenait que le fait de se promener avec les costumes et les boîtes et de distribuer au domicile des citoyens, constituait le criage sur la voie publique. Ce système, si largement interprétif, n’a pas été accueilli.

A Strasbourg, un colporteur avait été arrêté pour avoir distribué des écrits dans une brasserie, que la police avait d’abord voulu assimiler à un lieu public… Mais on n’a pas osé le traduire devant le tribunal correctionnel. Les écrits lui ont été rendus.

[8.1]A Metz, un jugement vient de consacrer qu’on pouvait vendre des écrits sans autorisation, partout ailleurs que sur la voie publique.

M. Gisquet vient de décider qu’il ne voulait pas qu’on vendit le Messager dans les théâtres, parce que, dit-il, l’intérieur d’un théâtre c’est la voie publique, et que la presse est libre. – Bravo, M. Gisquet !

La Tribune du 20 a été saisie pour la quatre-vingt-treizième fois. M. Persil, qui trouve que la justice va trop lentement, cite directement le gérant de ce journal à comparaître le 31 de ce mois devant la cour d’assises.

armée. – Un sous-officier a été mis au cachot pour avoir acheté un exemplaire d’un journal républicain, l’Union ; puis on l’a dégradé, et maintenant il est encore au secret, en attendant qu’on lui ordonne de rejoindre les pionniers. Ce militaire est décoré de juillet.

A Besançon, à Cambray, les militaires se cotisent pour compléter la solde des officiers qui, à Strasbourg, ont été mis en disponibilité pour avoir protesté contre l’arbitraire de M. Soult ; enfin pour avoir défendu leurs droits qui sont ceux de toute l’armée.

Le gouvernement a découvert que la compagnie exilée à Alger, est gangrenée de républicanisme. On assure qu’il va envoyer dans cette colonie de nouvelles troupes qui lui seraient plus dévouées.

Plusieurs sous-officiers de la garnison de Paris ont été punis disciplinairement pour avoir exprimé leur opinion sur les assassinats de la police.
(Populaire.)

Notes de base de page numériques:

1. Il s’agit probablement ici de L’Émancipateur. Journal de la Flandre, de l’Artois et du Cambrésis, publié à Cambrai à partir de 1834.

 

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