L'Echo de la Fabrique : 22 janvier 1832 - Numéro 13

Plusieurs négocians notables de notre ville sont arrivés ces jours derniers de Paris, apportant de fortes commissions, surtout pour les articles unis. Les métiers ont été recherchés et les ouvriers croyaient déjà qu'une augmentation allait avoir lieu. Leur attente a été trompée, et loin d'augmenter les prix des façons, ces mêmes négocians les ont diminués de 5 cent. par aune, parce que, disent-ils, les commissions ont été prises à bas prix.

Nous entrevoyons toujours le même système : on prend les commissions à bas prix, et l'ouvrier supporte toute la perte. Le fabricant sait pourtant que l'ouvrier ne peut pas vivre, et chercher à diminuer encore son salaire est un acte que nous ne savons comment qualifier.

Pourquoi le négociant, s'il redoute la concurrence étrangère, ne s'adresse-t-il pas au gouvernement pour obtenir une prime ? Ne vaudrait-il pas mieux exposer franchement aux ministres l'état du commerce et sa décadence (car nous croyons qu'ils y porteraient remède), plutôt que d'ôter aux ouvriers jusqu'au dernier sou et le livrer aux horreurs de la plus affreuse misère ?

Nous le répétons, cet état de choses doit avoir un terme : commerçans et ouvriers, gouvernans et gouvernés, tous doivent concourir à une amélioration dont le besoin se fait sentir chaque jour de plus en plus.

 

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