L'Echo de la Fabrique : 30 novembre 1833 - Numéro 9

Quelques personnes ont cru voir dans la note qui précède la rétractation du sieur Derobert, insérée dans notre dernier numéro, et qui l’a été le lendemain dans tous les autres journaux, une malveillance contre l’Echo de la Fabrique. Telle n’a pas été notre intention, quoique, par notre position, il nous appartienne spécialement de relever les écarts dans lesquels ce journal pourrait tomber, ainsi que lui-même en a le droit incontestable à notre égard. Ce contrôle réciproque ne peut être qu’utile, en général ; personne n’est impeccable : mais nous avons été scandalisés de voir une accusation aussi grave, lancée avec autant de légèreté. Nous croyons que des attaques de ce genre, qu’on est obligé de rétracter le lendemain, en se soumettant à une amende honorable, et pour le pardon desquelles on est à la discrétion de ses adversaires naturels, nuisent essentiellement. L’Echo de la Fabrique, pendant les gérances successives de MM. Falconnet, Vidal et Berger, n’a jamais été aussi violent qu’en cette occasion (on ne sait pourquoi), et la présence du premier dans les magasins de MM. Arguillère et Mourron, en disait plus contre M. Bernard que notre article. L’Echo de la Fabrique, pendant cette période, n’a jamais rien rétracté de ce qu’il avait avancé. Il ne s’est jamais fait l’éditeur responsable d’une calomnie quelconque ; avant d’accueillir aucunes plaintes, il les a vérifiées ou ne les a présentées que sous une forme dubitative. Il n’avait pas besoin, et il ne cherchait pas à prouver son indépendance au risque d’exagérer. Il ne faisait pas la guerre aux personnes, mais à l’aristocratie seule, comme être collectif, et aux abus : c’était sa mission. Que dira donc à présent Me Jules favre, lui qui, dans sa brochure de la coalition des chefs d’atelier (Voy. p. 13), a dit qu’à des plaintes légitimes, l’Echo de la Fabrique avait quelquefois mêlé une âpreté plus nuisible qu’utile à sa cause. Reproche que, par parenthèse, nous croyons ne pas devoir accepter, au nom de ses anciens gérans et de ses collaborateurs.

 

Contrat Creative Commons

LODEL : Logiciel d'édition électronique