L'Echo de la Fabrique : 25 janvier 1834 - Numéro 25

conseil des prud?hommes.

présidence de m. riboud.

Séance du jeudi 23 janvier 1834.

Lyonnet, fabricant, réclame à Savoie, négociant, un défraiement pour montage de métier attendu qu?il n?a [2.2]fait qu?une pièce ; il croit pouvoir affirmer qu?on a mis à bas son métier, parce qu?il a exigé le laçage du dessin. Savoie dit que Lyonnet s?est présenté chez lui pour demander de l?ouvrage, qu?on lui a offert un courant en 8 chemins, et qu?il n?a pas dit que le métier était à monter ; qu?au reste, la pièce étant mal fabriquée, il demande qu?elle soit vérifiée pour être payée moitié façon. Lyonnet déclare que le métier a été monté exprès puisqu?il travaillait en 4 chemins pour M. Léon Favre. La cause ayant déjà paru le 17 du courant, le conseil déclare que le métier occupé par Savoie, n?est pas le même occupé précédemment par M. Léon Favre et déboute Lyonnet de sa demande ; quant au prix de façon, l?étoffe n?étant que trop légère, ce qui aurait pu être corrigé par le commis de ronde, elle sera payée au prix marqué sur le livre.

Coq, négociant, réclame à Poulet, fabricant, un défraiement de 44 journées pour un temps trop long qu?il aurait mis à monter un métier de schals au quart, la pièce lui ayant été donnée le 4 novembre, et le premier schal rendu le 24 décembre seulement. Poulet dit qu?il n?avait pas promis de rendre avant les premier jours du mois de janvier, puisqu?il avait encore de l?ouvrage sur son métier, et qu?il était à remonter lorsqu?il, a reçu la pièce. Le conseil renvoie à huitaine pour prononcer, pendant lequel temps une enquête sera faite. Les membres désignés sont MM. Reverchon et Perret.

Nous voyons dans la demande du sieur Coq une absurdité grande, puisque du novembre au 24 décembre il y a 50 jours, dans ce nombre dimanches, plus le temps de monter, armer le métier et fabriquer le 1er schal. Rien ne peut prouver que le temps n?a pas été employé, surtout dans des jours aussi courts que ceux de décembre.

Généria, ouvrier teinturier, réclame à Verrier, maître teinturier, son livret. Ce dernier le lui refuse, attendu qu?il n?a pas donné sa huitaine. Généria dit que son maître n?ayant pas constamment d?ouvrage, il avait travaillé à sa dernière semaine les trois premiers jours, et qu?il avait été obligé de cesser à défaut d?ouvrage, et s?était placé ailleurs. Verrier dit au contraire que c?est les trois derniers jours qu?il a travaillé et que les trois premiers ont été manqués par sa faute. Le conseil renvoie à huitaine pour prononcer, pendant lequel temps une enquête sera faite ; autorise Généria à travailler pendant ce temps sans livret.

Boulot, liseur, fait appeler la dame Arnaut, qui fait défaut, afin qu?elle ait à finir un dessin qu?elle a commencé à lire chez lui. Le négociant est mis en cause pour attester que la dame Arnaut a réellement promis le lire. Le sieur Guille, aussi liseur, chez qui il paraît que la dame Arnaut est allé travailler, se trouve présent pour elle. Le conseil ne voulant pas l?entendre, renvoie à huitaine pour faire citer la dame Arnaut et adresse quelques mots de reproche au sieur Guille, pour avoir sollicité la sortie de la dame Arnaut de chez Boulot.

Une cause entre Trévoux, fabricant, et Dupont, apprenti, natif de Savoie, pour réglement de tâches, est renvoyée par devant MM. Martinon et Milleron. L?apprenti n?a pas fini son temps, le service militaire l?ayant appelé ; l?apprentissage se trouve résilié, conformément à la loi, et le père paiera l?arriéré des tâches.

M. le président, s?adressant à tous les auditeurs, leur dit que lorsqu?ils auront un apprenti à prendre de ce pays, ils doivent s?assurer d?une caution qui habite la France, sans quoi leurs intérêts se trouveraient lésés. En effet, ayant écrit au consul sarde, et ce dernier à son gouvernement : pour avoir l?autorisation de poursuivre en dommages-intérêts, ses sujets, le gouvernement a refusé ; ce qui ferait que l?industrie lyonnaise passerait à l?étranger à nos dépens.

 

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