L'Echo de la Fabrique : 8 février 1834 - Numéro 29

LA LIBERTÉ.

naguère encore-elle avait des autels,
Et maintenant un peuple entier l’oublie ;
La déité chère à tous les mortels
Dans un cachot languit ensevelie.
Des nouveaux preux qui portaient ses couleurs
Allons, amis, réveiller les douleurs.

Tous descendus dans la nuit du tombeau,
Ses défenseurs reposent en silence ;
Les vents du Nord ont éteint son flambeau,
Et de sa main j’ai vu tomber sa lance.
Des nouveaux preux, etc.

De pampres verts, de lauriers et d’épis
Brillait orné son chapeau tutélaire ;
Mais des bourreaux, sous de riches habits,
Ont dépouillé la vierge prisonnière.
Des nouveaux preux, etc.

Elle avait dit à l’oreille d’un roi :
« Ainsi que vous j’ai connu bien des peines ?
« Dans votre cœur sans crainte accueillez-moi,
« Je suis… » Soudain on la charge de chaînes.
Des nouveaux preux, etc.

Lors s’adressant à d’illustres soldats :
« Vous me devez, dit-elle, votre gloire,
« Secourez-moi ; » mais ces enfans ingrats
De ses bienfaits ont perdu la mémoire.
Des nouveaux preux, etc.

Les oppresseurs, sur la foi des verroux,
Dorment bercés au sein de la mollesse,
Mais pour qu’un jour, ivre d’un saint courroux,
A leurs regards la vierge reparaisse,
Des nouveaux preux, etc.

J. vaissière1.

Notes de base de page numériques:

1 Probablement Joseph Vaissière qui avait publié en 1830 à Clermont-Ferrand un Chansonnier.

 

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