L'Echo de la Fabrique : 22 février 1834 - Numéro 31

M. Williams, oculiste honoraire de LL MM. Louis-Philippe 1er, roi des Français, et Léopold 1er, roi des Belges, actuellement à Lyon, hôtel des Colonies, rue de la Préfecture.

Lyon, 31 janvier 1834.

A M. le rédacteur du Journal du Commerce.

Monsieur,

Depuis la dernière lettre que j’eus l’honneur de vous adresser le 28 courant, j’ai reçu une déclaration plus menaçante encore que celle dont je vous ai rendu compte. Comme il est des personnes qui voient avec peine mon séjour à Lyon, et qui font courir le bruit que monsieur Williams ne restera pas aussi long-temps en cette ville qu’il l’avait d’abord annoncé, je suis obligé de vous apprendre, Monsieur, que loin d’être effrayé par les menaces que l’on m’a faites, hier au soir j’ai payé mon loyer, à mon hôtel, jusqu’à la fin de février prochain. Je vous, promets, Monsieur, que je resterai encore davantage selon l’opposition qui me sera faite. Le but de cette lettre est donc de tranquilliser l’esprit de mes nombreux malades qui réclament mes soins.

Agréez, etc.

WILLIAMS.

P. S. Je saisis cette occasion pour vous informer que, ce matin, M. Jamet, demeurant rue du Chapeau-Rouge, à Vaise, est venu réclamer mes soins pour lui-même, encouragé par une cure faite en 1816, à mon premier voyage à Lyon, sur son fils, qui a recouvré la vue d’un œil qu’il avait perdue, et qui voit encore aussi bien maintenant qu’en 1816, preuve du succès permanent de la cure.

Lyon, 1er février 1834.

A M. le rédacteur du Journal du Commerce.

Monsieur,

Vous vous rappelez sans doute qu’il y a trois semaines je vous adressai une lettre de remerciement à M. Williams, oculiste honoraire du roi, pour moi et notamment pour deux aveugles qui ont recouvré la vue en ma présence, au bout d’une demi-heure, sans opération chirurgicale. Depuis ce temps j’ai le bonheur de vous informer que ma vue a augmenté de plus en plus, et je ne sais comment récompenser M. Williams pour le bien qu’il m’a rendu.

Comme j’ai l’occasion de me mêler chaque jour à la foule des malades de toute condition, à peine ai-je pu en trouver un seul mécontent ; mais il en est un grand nombre qui étaient aveugles ou borgnes depuis de longues années, et qui éprouvent comme moi les plus heureux résultats du traitement.

Une demoiselle, nommée Jeanne-Marie Epercieux, de la commune de Périvoire (Rhône), âgée de 19 ans, avait totalement perdu la vue d’un œil depuis 3 ans, et de l’autre, depuis le 1er octobre dernier ; elle me déclare que, après trois semaines de traitement, elle vient depuis trois jours sans guide chez l’oculiste.

Je ne connais pas de termes assez vifs pour exprimer à M. Williams toute la reconnaissance de ses malades.

Recevez, etc.

LAMOTTE, Ex-inspecteur des surveillans, place Louis XVIII, maison Tardieu.

 

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