JE PUIS ENCORE CHANTER !1i
Nouveau Sylla, j’abdique la puissance ;
Je rentre au rang de simple citoyen.
Fier et content d’un an d’expérience,
Avec bonheur je me retrouve rien.
O Rheims ! ô ville enfoncée en l’ornière,
Bien de tes fils, parfois, m’ont fait pester :
Mais je n’ai pas terminé ma carrière ;
Sots et méchants, je puis encor chanter.
Le sceptre en main s’endormait mon génie,
A conseiller les peuples et les rois,
Plus de gaîté, plus de douce harmonie :
Je pâlissais sous le soleil rhémois :
Avec candeur ma muse aimante et fière,
Eu prose, hélas ! voulait tout régenter :
Mais etc.
Ville du sacre, ou de la Sainte-Ampoule
Les chers fragmens, attendent à l’abri,
Un roi chrétien, proclamé par la foule ;
Un Louis-Philippe, .… ou le fils de Berry ;
Ton nom fidèle éclate de lumière,
Car chaque prince, on te le voit fêter :
Mais, etc.
La liberté pourtant naît à la place
Où les prélats graissaient les fronts royaux ;
La femme pose avec force, avec grâce ;
L’égalité brille sur ses drapeaux.
[4.2]Ah ! nous verrons de l’ignorance altière,
Le sot orgueil bien long-temps l’insulter :
Mais, etc.
J’ai vu passer cette foule sacrée,
De malheureux, longue procession,
Qui murmurait d’une voix concentrée
« Plutôt la mort que la diminution »ii.
Dans ce long deuil plus d’un cri de misère ;
Plus d’un soupir étaient bons à noter :
Mais, etc.
Persévérez, douces, nobles victimes,
O vous, pour qui je veux vivre et mourir !
Faites rougir vos tyrans de leurs crimes ;
Sache-le bien : pour vous est l’avenir.
Souvent ma voix ô femme ! ô prolétaire !
A votre oreille encor viendra tinter :
Car, etc.