L'Echo de la Fabrique : 8 mars 1835 - Numéro 10

Les lettres de convocation, adressées par M. le maire aux fabricans (section de soierie) ne leur donnent que le nom d?ouvriers en soie. Nous ne connaissons pas cependant l?arrêté qui leur a fait perdre la qualité de fabricans, laquelle résulte positivement de leur profession. Avant la révolution, on les nommait maîtres ouvriers, et plus souvent canuts. Dans la révolution, ils furent appelés par leur véritable nom de fabricans, et ils l?ont conservé sous l?empire. Le décret de 1806, qui institua le conseil des prud?hommes, a employé cette appellation, qui dès lors nous paraît légalement consacrée. Sous la restauration, on introduisit le nom de chefs d?atelier qui ne signifie rien, puisque dans presque toutes les professions manuelles il y a des chefs d?atelier. Nous désirerions que M. le Maire nous apprit le motif de ce changement ou reconnut son erreur, s?il n?y a qu?une simple inadvertance de sa part. Qu?on ne nous accuse pas de mettre trop d?importance à cette question : les mots servent à caractériser les choses, c?est pourquoi nous tenons à ne pas laisser introduire un abus qui du langage pourrait aller plus loin ; et n?est-il pas déjà raisonnable d?exiger que le langage soit correct et exprime rationnellement la valeur des chosesi.

Notes de fin littérales:

i. On nous opposera peut-être que l?IndicateurL?Indicateur s?est séparé de nous sur ce point, et a répudié la doctrine de l?Echo de la FabriqueL?Écho de la Fabrique ; mais qu?est-ce que cela prouve ? L?IndicateurL?Indicateur connaît-il la valeur des mots et même la grammaire ?

 

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