L'Echo de la Fabrique : 29 mars 1835 - Numéro 13

COUR D’ASSISES DU RHÔNE.

L’affaire capitale de la session qui vient d’avoir lieu, est celle de Humbert de Vaise, prévenu de plusieurs tentatives d’empoisonnement. Notre cadre nous empêche de narrer les nombreux détails de l’accusation. Nous raconterons en peu de mots les faits principaux :

Marié en 1822 avec une demoiselle Deleschamps, M. Humbert eut peu de temps après à plaider avec sa femme, en séparation de corps, suite de ses mauvais traitemens et de ses menaces atroces. Il paraîtrait qu’une haine violente fut la conséquence de ce procès, et qu’il enveloppa dans sa haine Me Chazourne, avocat de sa femme, son beau-père, sa belle-mère et son beau-frère. Il aurait, dit l’accusation, essayé de les empoisonner, en leur envoyant des boîtes de bonbons, de fruits confits, etc. – Une semblable tentative avait eu lieu contre M. Yvrad, avoué, et ce dernier l’attribuait à une rancune de Humbert, qu’il avait poursuivi. – Pendant toutes les dépositions à charge l’accusé a gardé une impassibilité profonde, mais, rentré dans sa prison, il s’est suicidé dans la nuit de samedi à dimanche dernier, pendant qu’on transférait les détenus politiques de Roanne à Perrache. – On l’a trouvé pendu dimanche matin.

– pean, accusé de banqueroute frauduleuse, a été condamné à deux ans de réclusion seulement, ayant été acquitté sur les faits principaux.

– laurenson et vanderhaize, accusés d’abus de confiance, par un commis, au préjudice de son maître, et de complicité, ont été acquittés.

– Amédée roussillac, ex-gérant du Précurseur, qui a cessé de paraître, a été condamné à 6 mois de prison et 2,000 fr. d’amende. M. boitel, imprimeur, a été acquitté. – La cause a été disjointe en ce qui concerne M. buquet, auteur de l’article incriminé, et renvoyée aux prochaines assises.

 

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