L'Echo de la Fabrique : 12 avril 1835 - Numéro 15

[4.2]Le Censeur, dans son numéro de vendredi dernier, après avoir rendu compte de l’arrêt de la cour qui condamne le gérant de l’Indicateur à un mois de prison et 600 fr. d’amende, ajoute : « Nous ne savons guère ce que la prospérité publique peut gagner à l’anéantissement de la presse populaire ; mais à coup sûr, des passions violentes qui fermentent au sein des masses sont moins excitées par les exagérations possibles d’une rédaction peu éclairée, etc. » Si le Censeur n’a entendu parler que de l’Indicateur, nous n’avons rien à dire ; chaque journal doit se défendre lui-même ; d’ailleurs il n’aurait fait que suivre l’exemple de Me Jules Favre qui dans sa plaidoirie, a déclaré ne rien comprendre à la doctrine de son client, et n’avoir pas à en défendre la rédaction : mais le Censeur n’aurait pas dû oublier que l’Indicateur n’est pas lui seul la Presse populaire ; faute de cette distinction, nous sommes obligés de prendre pour nous une part dans la mercuriale du Censeur et d’y répondre. Nous consentons volontiers, quoiqu’il en puisse coûter à notre amour-propre d’auteur, à reconnaître que notre rédaction est bien loin d’être aussi savante que celle du Censeur, mais si par ces mots peu éclairée, le journal qui a succédé au Précurseur prétend nous accuser d’erreurs, il nous semble qu’en bon confrère, et dans l’intérêt de la classe ouvrière, il aurait dû nous en avertir plus tôt et signaler ces erreurs. Mais nous n’acceptons pas le reproche d’exciter les passions par nos exagérations, et il a fallu nous assurer que c’était bien le Censeur qui s’exprimait ainsi, car cette phrase paraît empruntée au Courrier de Lyon.

Nous mettons au défi le Censeur de trouver aucune exagération dans tout ce que nous avons écrit dans l’Echo de la fabrique, l’Echo des travailleurs et la Tribune Prolétaire qui les remplace. Nous ne savons donc à quoi attribuer la malveillance de notre confrère pour la presse populaire. M. Anselme petetin nous avait accoutumés à d’autres procédés.

 

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