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28 juin 1835 - Numéro 26
 
 

 



 
 
    

LECTURE PROLÉTAIRES.

(Suite, v. 1835, n. 25.)

Considère le sort des fragiles humains,
Eh ! qui peut un moment compter sur les destins.
Tel repousse aujourd’hui la misère importune,
Qui tombera demain dans la même infortune ;
Il est beau de prévoir ces retours dangereux,
Et d’être bienfaisant alors qu’on est heureux
la harpe. Philoctète1. Trag.

[4.1]Tel est donc de la mort l’inévitable empire,
Vertueux ou méchant, il faut que l’homme expire,
La foule des humains est un faible troupeau,
Qu’effroyable pasteur le temps mène au tombeau.
legouve2. La Mélancolie.

Cette fière raison dont on fait tant de bruit,
Un peu de vin la trouble un enfant la séduit.
Mme des houlières3.

On pratique aisément au sein de la fortune,
Des vertus qu’un flatteur va prôner en tous lieux ;
Mais alors du malheur que la main importune
Nous frappe, il est bien grand de rester vertueux.
coffin-rony4. Theana et Lorenzo.

En morale comme en médecine les panacées sont des chimères. Anonyme.

Dieu mesure le vent pour les brebis dépouillées.
Mme staël5. Vie de Necker.

Enfin, nul mortel n’a pu définir le nœud gordien du plaisir et de la peine, que par le fer qui tranche la vie.
Idem. Corinne.

L’enthousiasme est l’encens de la terre vers le ciel.
Idem. De l’Allemagne.

Eh ! que sont les fêtes des mortels quant la divinité n’est point invitée à les sanctifier par sa présence.
kératry6. Lusus et Cydippe.

Notes (LECTURE PROLÉTA IRES. ( Suite , v. 1835, n....)
1 Jean-François de la Harpe (1739-1803), auteur en 1740 de Philoctète.
2 Référence ici à Gabriel Legouvé (1764-1812), auteur en 1797 de Les Souvenirs, la Sépulture et la Mélancolie.
3 Il s’agit ici de la femme de lettre, Antoinette des Houlières (1638-1694).
4 André-Jacques Coffin-Rony, auteur en 1808 de Theana et Lorenzo, Histoire italienne.
5 Il est fait ici mention de plusieurs ouvrages majeurs de Germaine de Staël-Holstein (1766-1817) ; notamment, De l’Allemagne (1810), Corinne, ou l’Italie (1807) et Mémoires sur la vie privée de mon père ; par Mme la Bonne de Stael-Holstein, suivis des mélanges de M. Necker (1818).
6 Référence ici à Auguste-Hilarion de Kératry (1769-1859), et au  poème Lysus et Cydippe (1801).

 

 

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