L'Echo de la Fabrique : 25 mars 1832 - Numéro 22

COUR D’ASSISES.

Lundi 19, la cour d’assises avait à connaître une cause assez remarquable. Le sieur Claude-Henri Reynard avait été condamné par contumace, en 1819, par les assises du Rhône, pour faux en écritures. Quelques mois après, il se fit recevoir dans les rangs de l’armée sous le nom de Muzard. Resté au service pendant 13 ans, sa bonne conduite l’avait élevé au grade de maréchal-des-logis-chef dans l’ex-garde royale ; au mois de juillet 1830, son corps ayant fait sa soumission, il fut employé par le général Gérard dans plusieurs missions délicates. Enfin, lors du voyage du Roi en Alsace, le général Gérard, devenu maréchal, reconnut le soldat fidèle, et le souverain attacha à sa boutonnière le signe des braves. Cette faveur fut le signal de son infortune.

Reynard, reconnu sous un faux nom, fut traduit devant un conseil de guerre et condamné à 5 ans de fers. Ses juges et l’état-major appuyèrent son pourvoi en grâce.

Avant tout, le ministre a voulu que Reynard purgeât sa contumace sur l’accusation de faux. C’est ainsi qu’il comparaissait devant le jury.

Sur la plaidoirie de Me Hodieu, Reynard a été acquitté à la grande satisfaction de l’auditoire que ces débats avaient vivement ému.

Dufour et Capel, condamnés l’un à 5 ans, l’autre à 6 ans de travaux forcés, pour vol commis la nuit par escalade et avec effraction, ont subi, mercredi 21, la peine de l’exposition et du carcan.

Le 21 mars, Etienne Boul, accusé de cris séditieux, a été acquitté par le jury.

Le sieur Glas vient d’être mis en liberté. La chambre du conseil a déclaré qu’il n’y avait pas lieu à poursuivre.

 

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