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LYON.
[1.1]Dimanche 15 avril, les chefs d’ateliers électeurs se sont assemblés dans leurs sections respectives, pour y élire dans chacune un membre du conseil des prud’hommes. Le dépouillement du scrutin a donné le résultat suivant : 1re Section, présidée par le M. le préfet. Nombre de votans 154, M. Falconnet a obtenu 102 voix. 2e Section, présidée par M. Martin. Votans 87, M. Labory, 75. 4e Section, présidée par M. … Votans 95, M. Charnier, 74. 5e Section, présidée par M. Leroy. Votans 86, M. Bourdon, 45. 6e Section, présidée par M. Gentet. Votans 208, M. Sordet, 119. 7e Section, présidée par M. Puis-Roche. Votans 137, M. Martinon, 87. 8e Sect., pr. par M. Reyre . Votans 85, M. Verrat, 59. La 3me section, dont les opérations avaient été renvoyées, s’est réunie jeudi, sous la présidence de M. de Cazenove, dans la salle de la Bourse. Au premier tour de scrutin, aucun des candidats n’ayant obtenu la majorité, il a été immédiatement procédé à un second, qui a donné le résultat suivant : Nombre des votans 125. M. Perret a obtenu 54 voix. Depuis la création de notre Feuille, nous n’avons cessé de démontrer tout ce qu’avait de vicieux l’ancienne organisation du conseil des prud’hommes ; nous l’avons condamnée, respectant les individus et ne blâmant que l’organisation. Aujourd’hui, un nouveau conseil, mieux en harmonie avec les besoins présens de la fabrique d’étoffes de soie de Lyon, va être installé ; dire que nous attendons de nombreuses améliorations, c’est dire toute notre pensée. Le nouveau conseil est appelé à se [1.2]créer une nouvelle jurisprudence ; il tient, nous pouvons le dire, entre ses mains les destinées de nos manufactures. Notre opinion est que le conseil marchera dans des voies d’améliorations ; mais si notre attente était trompée, ce que nous sommes loin de penser, notre mission étant de défendre la classe industrielle et de rappeler à leur devoir ceux des membres du conseil qui s’en écarteraient, nous laisserions toutes les considérations de côté, même les affections de l’amitié, et censeurs justes, mais sévères, nous jetterions le blâme à qui le mériterait, avec la même impartialité qui nous a animés jusqu’à ce jour.
Jeudi 26 de ce mois, M. le préfet procédera à l’installation du nouveau conseil des prud’hommes.
situation présente des ouvriers de lyon.1 La fabrique de Lyon qui semblait reprendre de l’activité, retombe d’une manière effrayante. On peut en juger par la différence du nombre de ballots de soie qui ont passé à la Condition : du 1er au 15 avril il n’y est entré que 160 ballots, à peu près le quart de la dernière quinzaine de mars. Ces résultats n’ont rien qui se rattache à la politique ; le fléau qui nous menace et qui ravage la capitale en est la seule cause. Si l’épidémie ne disparaît bientôt de nos contrées, si, au contraire, elle envahit notre ville, il faut s’attendre que la misère, s’unissant à ce terrible fléau, feront des ravages incalculables. Il est donc de notre devoir de faire un appel, soit aux gouvernans, soit à ceux qui par leur position sociale sont à même de faire du bien en faveur d’une classe qui doit intéresser et qui, d’un moment à l’autre, peut devenir la proie de tous les maux qui affligent l’humanité. Il nous semble que l’autorité locale, qui connaît la position de la classe ouvrière de notre ville, pourrait faire [2.1]des démarches auprès du gouvernement, pour obtenir de prompts secours pour elle. Il nous semble qu’elle doit aviser au moyen de préserver cette cité, dont l’industrie manufactière est un principe vital pour la France, d’une destruction complète ; car, qui pourrait calculer les malheurs, sous les rapports industriels, que peut éprouver une population immense sans travail, et par conséquent sans pain, livrée au plus terrible des fléaux et mourant décimée par la misère et le choléra !… L’épidémie ne nous a pas encore envahis ; mais son avant-coureur est la misère. Les ouvriers de Lyon, dont l’espoir commençait à renaître, se voient retomber dans une position pire que celle où ils étaient ; si on ne prend point tous les moyens pour les secourir, le découragement s’emparera d’eux, et cela pourrait hâter la présence du terrible fléau. Que le gouvernement fasse tous ses efforts pour éviter leur ruine totale, et nous et eux bénirons ceux qui préserveront notre ville de tant de calamités. Il est une classe qui peut beaucoup sur le moral des travailleurs, c’est celle des négocians ; en s’imposant quelques sacrifices, en pensant que les ouvriers peuvent leur rendre un jour ce qu’ils feront aujourd’hui pour eux, en leur donnant enfin du travail sans en diminuer les prix, afin que les ouvriers puissent subvenir aux besoins de leur famille ; ils ne seront pas seulement humains, mais ils auront bien mérité de leurs contemporains, en préservant la cité la plus commerçante du royaume d’une décadence complète. Ce n’est pas quand le choléra fera ses ravages parmi nous, qu’il faudra penser aux préservatifs, c’est avant son apparition ; et le meilleur préservatif pour notre populeuse cité, c’est d’en écarter la misère, c’est d’adoucir le sort de ces milliers de familles qui ne vivent en travaillant que du jour à la journée ; c’est enfin en leur procurant le moyen d’éviter, par un travail régulier et un gain raisonnable, cet état de dénuement qui sert d’auxiliaire à l’épidémie. Des personnes notables de notre ville parlaient un temps d’ouvrir des souscriptions, avec lesquelles on aurait fait fabriquer des étoffes de soie ; on parlait aussi d’une société qui voulait se former dans le but de donner de l’activité à la fabrique, en imposant à chaque sociétaire le devoir de porter pour vêtement de l’étoffe sortie de nos manufactures ; c’est aujourd’hui qu’on devrait mettre tous ces moyens à exécution. Ces moyens n’ont rien que d’honorable, et ceux qui prendraient l’initiative, seraient sûrs de la reconnaissance d’une immense population. La France entière ne tarderait pas de s’associer à cet œuvre philantropique, et notre ville échapperait par là aux désastres qui la menace. Nous invitons donc tous ceux qui peuvent contribuer à préserver les ouvriers de Lyon de tant de maux, d’unir leurs efforts. Que les autorités locales et le gouvernement emploient des moyens décisifs pour venir aux secours des malheureux ; que les riches secondent ces autorités dans leurs louables efforts, et on aura trouvé le meilleur préservatif, le meilleur état de salubrité en écartant la faim de la demeure des travailleurs, et ce sera peut-être le plus sûr moyen de préserver notre cité du choléra. A. V.
RÊVERIES.
Que ne peut-on rêver toujours ! Oh ! qu’ils doivent être heureux ceux qui, comme moi, ne travaillent pas dix-huit heures par jour ! Quelle vie délicieuse mène celui qui ne se lève que pour savourer le chocolat chez Casati, ou un déjeûner à la fourchette chez Lucotte ! Il a un magasin, un comptoir, [2.2]il y passe deux heures, et puis il va au café discuter sur l’article en avalant un verre de punch, tandis que ses commis rembourrent les pauvres ouvriers et les traitent à peu près comme l’intendant d’un baron traite un serf moscowite. Il ignore sans doute toutes les humiliations qu’éprouvent ceux dont le travail fait son aisance ; il l’ignore, parce qu’il a un bon cœur, un sens droit, et de pareils actes révolteraient son ame ; mais pourquoi son absence ! combien par sa présence il épargnerait d’abus et d’humiliations !… car, comme dit le proverbe, les valets sont pires que les maîtres… Si j’étais négociant, je ne voudrais point absenter de mon magasin qu’aux heures de repos ; et là, recevant moi-même mes ouvriers, je leur prouverais que je crois à l’égalité, et que ce n’est pas un peu d’or ou un habit de Sédan qui fait la différence entre l’espèce humaine. Si j’étais négociant, je n’attendrais pas le choléra pour faire disparaître la cage de mon magasin, et mes ouvriers attendraient leur tour dans un appartement vaste, propre et aéré ; je ne voudrais pas qu’ils fussent pressés les uns contre les autres, et rangés ainsi que des harengs ; ces pauvres diables méritent d’être mieux traités, quoi qu’en disent quelques financiers de moderne origine. Si j’étais négociant, je me rappellerais de ce précepte : Il faut rendre à Cesar ce qui appartient à César. Et, par conséquent, je voudrais que mes ouvriers me rendissent ces chiffons de soie qu’on appelle peignes ; les ayant donnés, je les recevrais ; car je ne conçois pas comment on peut faire garder à un ouvrier les matières qui ne lui appartiennent pas. Si j’étais négociant, je ne voudrais pas que les chefs d’ateliers fissent vingt courses au magasin pour avoir leur pièce, leur disposition ou leur trame. Je penserais que ce n’est pas en courant les rues, souvent par la mauvaise volonté des gens de ma maison, qu’ils peuvent gagner le pain de leur famille ; et chaque course inutile que ferait un chef d’atelier, je la lui payerais, et j’en retiendrais le montant à mes commis pour leur apprendre à être plus exacts. Si j’étais négociant, je ne voudrais pas que mes ouvriers, en venant réclamer ce qui leur est dû, montrassent leur misère. Je les ferai passer les uns après les autres auprès du caissier, et je voudrais que celui-ci traitât aussi bien l’ouvrier qui aurait le malheur de ne demander que dix francs, que celui qui en demanderait deux cents. Si j’étais négociant, je donnerais toujours de forts déchets ; c’est déjà bien assez de donner quelquefois des mauvaises pièces, sans vouloir encore rogner le gain minime que font les chefs d’ateliers, en leur faisant payer la soie que je ne leur aurais pas donnée. Si j’étais négociant, je serais jaloux de l’amour des travailleurs ; je voudrais qu’ils me regardassent comme leur père, et que quand l’un d’eux me quitterait, il fût forcé de dire de moi : c’est un bon fabricant ! Si j’étais… si j’étais !… le pauvre diable s’aperçut qu’il était minuit. Sa navette tomba ; il l’a ramassa tristement et fut se coucher, en pensant qu’il avait travaillé dix-huit heures.
Les questions les plus élevées et qui semblent les plus éloignées, sont souvent celles qui nous touchent de plus près et méritent le plus notre attention. La difficulté est de les mettre à la portée de tout le monde, en laissant de côté les théories et ne traitant que des faits. On a beaucoup écrit et parlé, et l’on parle et écrit [3.1]encore beaucoup sur l’Angleterre et ses institutions, et cependant même ceux qui parlent et écrivent restent incompris, parce qu’ils sont loin de comprendre. Ainsi, M. Charles Dupin, le père des ouvriers, afin de favoriser MM. les députés-propriétaires et de faire payer au peuple le pain un peu plus cher, est venu dernièrement, à propos de la loi des céréales, sans hésiter ni rougir, vanter la loi anglaise sur la législation des grains (corn bill), loi sur laquelle il a calqué la sienne ou celle de la commission, assez pourvue en capacités pour le choisir pour son rapporteur. En se laissant influencer par une citation déhontée, les honorables ont fait preuve d’une ignorance impardonnable à des hommes qui se croient l’élite du pays. Le corn bill, ou loi des céréales, est la honte de la législation anglaise, et l’une des premières que le parlement réformé attaquera. Cette loi, le beau idéal de M. Ch. Dupin, qui a fait cependant un voyage en Angleterre aux frais du gouvernement français, est en exécration à tous les Anglais, à l’exception des propriétaires-fonciers. Réforme, à bas le corn bill, à bas les dîmes ; voilà les cris de ralliement du peuple anglais ! Le Courrier de Lyon, rédigé par des hommes auxquels nous sommes loin de nous comparer pour le talent et la science, contient, depuis quelques jours, des articles sur l’Angleterre, qui prouvent que ces messieurs sont de la force de Charles Dupin et de nos honorables. Le Courrier, à propos de la loi sur la réforme, s’extasie sur ce qu’une révolution complète va s’opérer législativement et sans commotion politique. Nous le souhaitons du fond de l’ame ; mais nous connaissons trop le pays et les abus qui le rongent, pour croire que leur redressement puisse s’opérer sans commotion. Les privilèges qui font la puissance et l’influence de l’aristocratie anglaise, lui donnent une force dont elle fera certainement usage pour les défendre. Notre aristocratie, en 89, n’avait pas cette force, et n’avait pas surtout les lumières et la capacité de l’aristocratie anglaise, et cependant, regardez… L’adoption du bill de réforme place l’Angleterre à 89. Notre expérience ne sera pas perdue pour elle, et elle évitera probablement 93 ; mais prédire qu’elle renversera l’aristocratie, le droit d’aînesse et les priviléges, le clergé et les dîmes avec de simples discours de tribune, c’est ignorer les hommes et l’histoire. Nous croyons trop au progrès, pour penser que les luttes auxquelles la loi de réforme ouvre l’arène, soient sanglantes comme les nôtres ; mais nous connaissons trop aussi l’esprit de caste, de privilège pour penser qu’il lâche sa proie sans combattre. Nous sommes de l’avis du Courrier de Lyon, que la révolution de juillet a beaucoup avancé l’époque de la réforme anglaise, et que ce seul résultat est immense. Mais pour le rendre fécond en avantages réciproques, il faut que les gouvernemens des deux pays redoublent d’efforts pour activer leurs relations commerciales, et les unir ainsi par des liens qu’aucune guerre, qu’aucune commotion ne puisse rompre. La France et l’Angleterre unies comme deux sœurs rallieront pacifiquement autour d’elles tout l’univers. Dans une série d’articles, nous traiterons des intérêts matériels de l’Angleterre, de la France, et de Lyon en particulier. Z.
EXTRAIT DE L’INTENDANCE SANITAIRE.
moyens de se préserver du choléra-morbus Un air pur est le premier moyen préservatif de la maladie. Voilà pourquoi partout où elle a régné, elle a commencé [3.2]et elle a été plus terrible dans les quartiers et les maisons les plus malpropres. 1° On doit balayer exactement les appartemens, et les débarrasser de toute espèce d’immondices et même des hardes hors de service, des meubles usés et inutiles, des linges sales qui les encombrent et répandent des exhalaisons malsaines. 2° On évitera d’y nourrir des poules, des pigeons, des tourterelles, des lapins, des cochons de mer ; on y élèvera le moins possible des chiens et des chats. Dans les maisons qui ont des écuries, on enlèvera le fumier tous les trois ou quatre jours. 3° On grattera et on lavera les carreaux couverts de boue. Toutefois on évitera l’humidité, et après le lavage, on allumera du feu dans l’appartement pendant un heure ou deux. 4° Il est encore utile de faire du feu chaque jour pendant quelques heures dans les chambres humides, les rez-de-chaussée, les arrière-boutiques où le soleil ne pénètre jamais. Ceux qui se servent de poêles dans ces lieux humides et obscurs, sont invités à ne pas les enlever, et à y faire du feu chaque jour, même pendant l’été. On les placera dans les cheminées, pour que la chaleur soit moins incommode. C’est un des meilleurs moyens de renouveler et de purifier l’air. 5° On ne fera pas sécher de linge dans les appartemens. 6° On ne laissera pas les fenêtres ouvertes pendant la nuit, mais on renouvellera l’air en ouvrant les fenêtres et les portes à plusieurs reprises dans le milieu du jour. 7° Ces moyens ne suffiraient pas dans les endroits malpropres depuis long-temps, dans ceux où l’on exerce quelque profession capable de corrompre l’air, dans ceux encore où beaucoup de personnes sont rassemblées ; il faut dans ces cas se servir de chlorures, comme nous l’indiquerons à la suite de cet avis. 8° On tiendra les latrines propres et exactement bouchées ; on nettoiera soigneusement chaque jour les vases de nuit ; on lavera à grande eau les éviers, les plombs, les conduits des eaux ménagères et pluviales. 9° La lumière du jour est nécessaire à la santé ; les appartemens les plus éclairés sont les plus sains : on tiendra donc constamment les vitres claires et transparentes. Il serait bien de passer un lait de chaux sur les murs des chambres qui n’ont pas été blanchis depuis long-temps. 10° On ne s’exposera pas aux variations de l’atmosphère ; on ne se promènera pas dans les soirées fraîches et humides, et a plus forte raison pendant la nuit. 11° On quittera le plus tard possible les habits d’hiver. On entretiendra la chaleur aux pieds, par des bas de laine qu’on changera au moins une fois par semaine ; au ventre, par un corset de flanelle ou de tricot, ou au moins par une large ceinture d’étoffe de laine. Ces objets devront être lavés tous les quinze jours. 12° L’usage de poser les pieds nus sur le sol en sortant du lit, de marcher nu-pieds est dangereux dans tous les temps, mais surtout pendant que le choléra existe. 13° Les vêtemens de laine seront tenus propres, car ils s’imprègnent aisément de sueur et de poussière. 14° On changera de linge au moins une fois par semaine. 15° On lavera les toiles de paillasse, et l’on renouvellera la paille s’il est possible. On fera carder les matelas, ou au moins on les exposera à l’air chaque jour pendant quelques heures ; le même soin est recommandé pour les couvertures, qui de plus devront être [4.1]battues fréquemment. On supprimera les rideaux des alcôves. 16° On lavera tous les matins avec l’eau de savon tiède les pieds, les jambes, les mains et la figure : ce soin est de première nécessité. 17° La manière de se nourrir est plus importante encore. Une nourriture composée exclusivement d’herbages et de légumes affaiblirait le corps ; une nourriture composée seulement de viandes fatiguerait l’estomac. Il convient donc de mêler ou d’alterner ces différens alimens. 18° L’usage trop répété de la salade, des radis, des fruits et autres crudités est dangereux. 19° On s’abstiendra de la viande des animaux trop jeunes. Celle des veaux, des agneaux, et surtout des chevreaux tués peu de jours après leur naissance, est nuisible. 20° Les viandes salées de bœuf ou de cochon ne seront prises qu’en très-petite quantité. Il en sera de même du poisson salé et des fromages fermentés. 21° Le pain doit être bien levé et bien cuit. Le pain rassis est préférable au pain frais. Ce dernier est indigeste. 22° Les haricots, les fèves, les poids, les lentilles sont difficiles à digérer, quand ils ne sont pas en purée. 23° II est dangereux de manger beaucoup à la fois. On devra surtout manger peu au repas du soir. Mais nous ne saurions trop recommander de diminuer la quantité des alimens, ou de se mettre à une diète absolue, dès qu’on sentira quelque malaise. 24° Les boissons demandent aussi beaucoup d’attention. Il convient de boire un peu de vin mêlé à l’eau pendant les repas. Les vins acides sont nuisibles. Il en est de même des vins tournés. 25° Le café n’est nécessaire qu’à ceux qui en ont pris l’habitude et dont l’estomac a besoin de cet excitant. 26° Les personnes dont l’estomac supporte difficilement le lait, doivent s’en priver. 27° Le vin, la bière, les liqueurs pris hors des repas sont nuisibles à l’estomac et dérangent la digestion. 28° L’habitude qu’ont beaucoup de gens de boire à jeun de l’eau-de-vie ou du vin blanc est surtout dangereuse, quand on n’y joint pas au moins un morceau de pain. 29° Les excès dans l’usage des boissons sont de tous les plus funestes. Le choléra frappe surtout les ivrognes, ceux qui mangent beaucoup, et ceux qui, même par occasion ou par entraînement, commettent un seul excès de ce genre. 30° L’eau elle-même ne doit pas être prise en trop grande quantité. Pour se désaltérer, on fera bien de ne pas la boire froide, quand on est en sueur. On y mêlera une cuillerée de vinaigre ou d’eau-de-vie par pinte. 31° La bonne eau doit être claire, fraîche ; elle doit bien cuire les légumes et bien dissoudre le savon. L’eau du Rhône est en général préférable à celle des pompes et des puits. 32° L’exercice convient toujours à la santé. Chacun devra donc continuer ses travaux, en évitant seulement une trop grande fatigue. Les dimanches et les jours de fête, les habitans doivent aller respirer l’air des lieux élevés et bien aérés. 33° Le calme de l’esprit est un des meilleurs préservatifs. Il faut donc ne pas s’abandonner à la crainte. Elle serait d’ailleurs peu fondée, puisque le choléra n’a jamais atteint plus d’un individu sur cent, dans les lieux où l’on a pris les mesures nécessaires… [4.2]34° On se préservera de toutes les grandes émotions : on a vu avec quelle rapidité le nombre des cholériques s’est accru pendant les désordres qui ont affligé dernièrement la capitale. 35° En résumé : un air pur, la propreté du corps et des appartemens, des alimens et des boissons de bonne qualité, une grande sobriété dans leur usage, un exercice modéré, le calme de l’esprit, tels sont les seuls moyens de se préserver du choléra et de diminuer ses ravages quand il existe. Emploi des Chlorures. 1° On met une forte cuillerée à bouche de chlorure de chaux sec en poudre sur une assiette, en ayant soin de bien l’étendre ; on prépare ainsi plusieurs assiettes, et l’on en place une ou deux dans chacune des pièces, des appartemens, suivant leur grandeur et le nombre des personnes qui y habitent. 2° Le chlorure de chaux mis dans les assiettes est renouvelé tous les jours, celui qui a déjà servi est jeté dans de l’eau ; il faut pour la moitié d’un sceau d’eau ordinaire employer tout le chlorure contenu dans cinq ou six assiettes. On arrose et on lave avec cette eau les latrines, les cuisines et éviers, les escaliers, cours, entrées des maisons, ainsi que les rues ; on en jette aussi sur les murs des rez-de-chaussée. Les divers locataires d’une même maison doivent s’entendre pour se partager l’arrosage indiqué ci-dessus. On peut encore se servir de cette eau pour se laver les mains ; mais il faut alors avoir soin de se les laver de nouveau, tous les soirs en se couchant, avec de l’eau dans laquelle on a mis quelques gouttes de vinaigre. 3° Le chlorure de chaux liquide ne doit pas être employé pour assainir l’air ; on ne s’en sert que pour les arrosages, et pour désinfecter le plancher des appartemens, les latrines, cuisines et éviers, le sol des cours, les murs de maisons, etc. 4° Le chlorure de soude ou liqueur de Labarraque sert essentiellement au lavage des différentes parties du corps exposées à l’air, et notamment des mains et du visage. Pour le lavage des mains, il faut en mettre une cuillerée à bouche dans un verre d’eau ordinaire ; pour se laver le visage, il ne faut en mettre qu’une demi-cuillerée à café ; et enfin pour se rincer la bouche, on n’en met que quelques gouttes dans un verre d’eau ordinaire. 5° Il faut réunir le plus possible les habits, vêtemens, et surtout ceux qui sont en laine, dans un cabinet où l’on place une ou deux assiettes de chlorure de chaux sec qu’on renouvelle tous les jours. Les membres réunis des intendances sanitaires et des conseils de salubrité de Lyon et du département.
L’administration municipale vient de faire publier et afficher un arrêté rendu le 6 septembre dernier par l’intendance sanitaire du Rhône. Cet acte, qui divise la ville de Lyon en sept sections sanitaires, est suivi d’un second arrêté, pris parmi la même intendance, le 28 octobre 1831, approuvé le 24 novembre par le ministre du commerce, et portant organisation du service sanitaire dans les villes de Lyon, de la Guillotière, de la Croix-Rousse et de Vaise, ainsi que la désignation des médecins qui composent le bureau et la commission médicale, attachés à chacune de ces mêmes sections.
MAIRIE DE LYON.
[5.1]Versemens faits à la caisse municipale pour les mesures à prendre contre le choléra. M. Colletta : 50 f. M. Rousset , notaire, pour M. Truchet, avocat : 10 f. La Chambre du Commerce : 9,000 f. Collecte de MM. B. Goiran, Rigolet et Bietrix aîné ; plus quelques souscriptions, et divers dons d’effets mobiliers : 343 f. 95 c. M. Bruyn, notaire, pour M. Bruno-Faure : 100 f. [Total :]1 9,503 f. 95c. Précédemment : 18,154 f. 80 c. Total jusqu’à ce jour : 27,658 f. 80 c. Troisième liste des dons faits pour traiter les indigens qui seront atteints du choléra. M. Ajac, négociant, 1 matelas et 4 draps ; M. Ancel-Roi, fabricant de bas, 3 douzaines de chaussons de laine noire. Troisième liste des personnes qui se sont offertes pour confectionner gratis les effets destinés aux indigens qui seront atteints du choléra. Mmes Bonnafous, rentière ; de Cazenove, propriétaire ; Schab, Nau de Beauregard, rentière ; Collin, rentière ; veuve Guerin, propriétaire ; Cazenove (Sophie), propriétaire ; Berthollon, marchande de soie ; Bergier, rentière ; Goiran, propriétaire ; Aurion, rentière ; Brolle-mann (Noël) commissionnaire ; Genin, rentière ; Dardel, rentière.
Une collecte faite par les sieurs Croizat et Delestras, l’assemblée des chefs d’ateliers de la 7me section, a produit la somme de 12 fr. 20 c. Cette somme a été remise au sieur Déletang, qui a la cuisse coupée. Le restant des souscriptions des chefs d’ateliers, montant à la somme de 77 fr., a été distribué par le sieur Carrier à plusieurs blessés.
AU RÉDACTEUR.
Monsieur, Veuillez, dans l’intérêt général et pour éviter toutes difficultés entre les négocians et les chefs d’ateliers, rectifier une erreur qui s’est glissée dans votre dernier N° ; erreur, sans doute, involontaire de votre part, puisque vous la répétez d’après le conseil des prud’hommes. Vous avez dit que le déchet, pour les soies cuites ou souples, était fixé à 12 deniers par livre ou 3 p. 100 ; ce que vous avancez est entièrement au détriment de l’ouvrier, et peut devenir une perte considérable pour lui dans le courant d’une année. Ainsi, supposant qu’une pièce fabriquée pèse 300 gr. le déchet de 12 deniers par livre sera, par l’opération la plus simple, en prenant le tiers et retranchant le dernier chiffre de 100 gr., usage qui se pratique dans les meilleures fabriques ; tandis que si vous prenez le 3 p. 100 pour base, vous n’aurez pour déchet que 90 gr. ; pareillement sur les laines et bourres de soie, où le conseil a fixé le déchet à 18 deniers, c’est-à-dire 4 1/2 p. 100 ; la même erreur existe, au lieu de 4 1/2 p. 100 pour correspondre à 18 deniers, c’est le vingtième qu’il faut prendre, et vous aurez sur le poids de 3,000 gr. pour déchet, à 18 deniers, 150 grammes ; tandis que [5.2]par le 4 1/2 p. 100, vous n’aurez que 135 gr., ce qui occasionnerait sur les laines et bourres de soie, article où l’on emploie beaucoup de matières, des pertes considérables à l’ouvrier. Ces erreurs, comme je viens de le prouver, ne reposent que sur un mal-entendu, puisque le 3 p. 100 ne correspond pas à 12 deniers par livre. Agréez, etc. M. P.
AU MÊME.
Des malveillans se plaisant à répandre dans le public que les parens qui confient leurs enfans aux soins du Bureau des Nourrices, sont trompés de toutes les manières par le gérant de cet établissement, je préviens mes concitoyens que cette accusation bien ou mal fondée ne saurait m’atteindre : d’abord, parce que lors de ma première gestion la plus juste et la plus entière confiance m’a toujours été accordée. En second lieu, parce que depuis l’époque où, seulement pour cause d’opinion politique, je fut destitué d’une manière aussi brutale qu’arbitraire, il s’est écoulé seize ans, et qu’il n’y a pas encore deux mois que j’ai ouvert le nouvel établissement que je gère sous la dénomination d’Ancienne Direction générale des Nourrices, place St-Jean, en face de l’église. On verra donc facilement, par ce rapide aperçu, que ce n’est point sur l’ancien directeur, indignement dépouillé en 1816, d’un établissement qui était sa propriété, que les gens trompés ou mal intentionnés peuvent déverser le blâme ou la calomnie. C’est surtout, ce dont il m’importe d’instruire mes concitoyens qui, comme précédemment, trouveront toujours dans l’ancienne direction loyauté, prudence, surveillance exacte, et ce sentiment d’honneur, de délicatesse, de probité intacte que jamais personne ne pourra victorieusement me contester. Persuadé que cette déclaration suffira pour que les parens circonvenus par des rapports mensongers m’accordent leur confiance, je crois pouvoir les assurer que pour l’obtenir je suis disposé à faire les plus grands sacrifices, surtout en faveur de la classe ouvrière, aujourd’hui si gênée ! C’est en considération de cet état de gêne pénible… qu’elle obtiendra une forte réduction sur les droits qui me sont alloués ; car, pour elle, tous les frais de placement ne s’élèveront pas à plus de 4 fr. ; savoir : pour une demande de nourrice, 2 fr., et pour l’enregistrement, 2 fr. En outre, on lui donnera toutes les facilités possibles pour effectuer le payement des mois de nourrice, sans que pour cela les engagemens contractés par l’établissement envers les parens, pour la surveillance immédiate qu’il doit exercer sur leurs enfans, soient moins sacrés et moins équitablement remplis. J. M. Poujol Note du Rédacteur. On ne doit pas assimiler les Bureaux de Nourrices, aux autres agences d’affaires dont l’établissement, comme toute entreprise commerciale, n’est astreint à aucune règle que celle de la patente. Le Bureau des Nourrices a été créé à Lyon par lettres patentes du… mai 1780, et mis à cette époque sous la direction de l’administration des hospices, dont en effet, il paraît être une dépendance. Le premier titulaire fut M. Rousset, père du commissaire-priseur actuel. M. Poujol lui a succédé le 5 avril 1809 ; mais en 1816, il fut destitué par arrêté du préfet, motivé sur ses opinions libérales. Cette direction importante fut confiée à un homme illitéré qui s’adjoignit son fils duquel M. Brunet l’a achetée. M. Poujol vient enfin d’obtenir justice, et il a été autorisé par arrêté de M. Bouvier-Dumolart, du 7 septembre dernier, à ouvrir un bureau de nourrices, concurremment avec le sieur Brunet. A cette occasion, ce préfet lui dit que s’il fallait réparer complètement toutes les injustices de la restauration, il faudrait évincer les trois quarts des gens en place. Dans l’intérêt de la classe ouvrière, nous ne saurions trop recommander aux parens de s’adresser directement à ces Bureaux. Le sacrifice est léger, à bien calculer ce n’en est pas un. Il y a même économie de temps et de dépenses. L’avantage est incalculable : le premier de tous c’est d’assurer la santé de l’enfant, seul bien du prolétaire.
VOYAGE DU CHOLÉRA.
depuis jessore en 1817, jusqu'à paris en 1832. Les maladies n’ont ordinairement rien de commun avec la politique ; elles sont un objet d’études silencieuses pour la médecine, et leur théorie est une science complètement interdite à des yeux profanes ; mais il est en tout des cas exceptionnels… Le choléra-morbus n’est point une maladie nouvelle ; il a existé en tous les temps et à peu près dans tous les lieux, et peu d’années se passent qu’il ne se présente à l’examen des médecins. Il n’est chez nous qu’une maladie accidentelle fort grave assurément, mortelle presque toujours, mais qui n’est jamais épidémique ou contagieuse. On ne le voit pas même se montrer de préférence dans une localité donnée, et prendre ce caractère que les médecins appellent endémique. [6.1]Le choléra d’Europe n’a aucune connexion avec un état spécial de l’atmosphère ou du sol ; il ne se prend point par le contact d’individu à individu : c’est une maladie isolée des organes de la digestion, de nature violemment inflammatoire comme dans l’Inde ; qui, comme dans l’Indostan, se déclare par des évacuations excessives, des douleurs de ventre atroces, des mouvemens convulsifs, et marche avec une promptitude si grande, que peu d’heures lui suffisent pour donner la mort à l’homme de la santé la meilleure. Dans l’Indostan, le choléra a un caractère spécial ; il est lié à un état particulier des lieux et de la constitution physique des indigènes. On ne le voit pas là apparaître comme en Europe de loin à loin, tantôt sur un point et tantôt sur un autre ; c’est ici une maladie propre au pays et très-commune, parce qu’ici se trouvent réunies toutes ces conditions de son développement ; la réunion de l’humidité à de fortes chaleurs, la succession brusque d’une température chaude au froid, l’organisation lymphatique des Indiens, des eaux stagnantes en abondance dans le voisinage des habitations, enfin l’usage habituel d’alimens peu propres à maintenir la santé contre ces causes actives de maladies, par exemple de riz, de légumes, de lait caillé. C’est sous l’influence de ces causes toujours agissantes que le choléra-morbus s’est établi depuis long-temps dans l’Indostan. L’année 1817 l’en a vu sortir. Il était une maladie domiciliée dans l’Inde ; son caractère changea à cette désastreuse époque : on le vit avec effroi, sous l’influence de cet état spécial, indéfinissable et encore inconnu, de l’atmosphère qui constitue les épidémies, s’élancer de son berceau, et porter ses ravages à d’immenses distances, comme autrefois l’essaim des Huns, parti presque des mêmes lieux, se précipita, semant, comme lui, la mort sur les populeuses provinces de l’ancien monde romain. Le fléau qui menace aujourd’hui l’Europe à quinze ans d’existence. Jessore, ville située à cent milles nord-ouest de Calcutta, est son point de départ. Sortant de ce foyer d’infection, il suit, de 1817 jusqu’en 1832, des directions diverses, au sud, à l’est, à l’ouest, au nord ; toujours le même quant à sa nature, et marquant en tous lieux son passage par d’horribles traces. Quatre millions d’Indiens périssent de cette maladie en cinq années ; elle donne la mort à six cent mille individus aux environs de Pondichéry. On la voit rarement se prolonger au-delà de 24 heures ; une heure ou deux lui suffisent, et quelquefois les mouvemens convulsifs apparaissent quelques minutes après son début soudain. Arrivé en 1818 à Calcutta, le choléra suit la direction du Gange, en remontant de l’embouchure du fleuve à sa source, dépeuple Bénarès et la plupart des villes de l’intérieur de l’Indostan, et tue en 12 jours la moitié des soldats de l’armée du marquis d’Hastings. Les troupes du général anglais n’échappèrent à une extermination totale qu’après avoir gagné à marches forcées un lieu sec et élevé, placé à 25 lieues du camp. La même année, le choléra prend une autre direction ; il traverse la péninsule de l’est à l’ouest, pénètre à Bombay, visite la côte du Malabar, s’introduit par mer à Ceylan, situé à l’extrémité de l’Indostan, et suit la côte de Coromandel. On le voit en 1819 aux îles Maurice et Bourbon ; il continue sa route au sud et à l’est dans une direction opposée à l’Europe. De la côte de Coromandel, le choléra, franchissant le golfe du Bengale, envahit la péninsule indo-chinoise, désole Siam, tue quarante mille personnes à Bankok, et paraît à Java au mois d’avril. La Chine, la Cochinchine et le Tonquin le reçoivent en 1820 ; il y produit une mortalité énorme. Mais, dès cette même année, il commence à suivre une autre direction. Le choléra-morbus se porte de Bombay dans l’Indostan, à l’ouest vers la Perse, et prend au nord le chemin de l’Europe ; l’Arabie et le golfe Persique en sont infectés dans l’année 1821 ; soixante mille malades périssent à Mascate ; l’épidémie fait d’innombrables victimes dans la Perse ; elle gagne les bords de la Méditerranée, se déclare en septembre 1823 à Astracan, et en Sibérie en 1826 ; elle est en 1829 à Téhéran ; en 1830 on la revoit en Perse, plus meurtrière que jamais. Elle reparaît le 1er juillet 1830 à Astracan, et là, remontant le Volga comme elle avait suivi le Gange dans l’Inde, elle pénètre dans les provinces intérieures de la Russie. Trois mois lui suffisent pour parcoutir 300 lieues : le choléra est le 28 septembre à Moscou. On sait le reste : les armées russes le traînent à leur suite en Pologne, il est en Gallicie, en Prusse , à Vienne, à Londres, à Paris. La marche du choléra-morbus, pendant cette excursion de quinze années, a été régulière ; il a voyagé en quelque sorte par étapes, dans la direction des lignes géographiques qu’il a été facile de tracer ; séjournant tantôt plus, tantôt moins ; s’écartant quelquefois de son trajet, soit à gauche, soit à droite, en reparaissant d’autres fois tout-à-coup dans un lieu qu’il avait visité quelques années auparavant. On a signalé avec raison comme un fait digne de remarque sa tendance à suivre le cours des fleuves, les routes fréquentées par le commerce et les grands rassemblemens d’hommes. Il y a beaucoup d’exagération dans les terreurs qu’inspire chez nous cette horrible maladie. Faisons d’abord observer que, dans son voyage du Bengale ou nord de l’Europe, elle a beaucoup perdu de sa faculté de transmission. Sa gravité est bien la même, quelques heures lui suffisent bien encore pour tuer ; mais elle n’attaque plus un aussi [6.2]grand nombre de personnes. Elle ne moissonne plus des populations entières ; ses victimes sont comptées non par centaines de mille comme dans l’Indostan en 1818 et à Java en 1822, mais par centaines et souvent moins. Varsovie a perdu moins de malades que Jassy, Berlin moins que Varsovie, Vienne moins que Berlin, et Londres moins que Vienne. Dans ces villes diverses, le choléra s’est montré moins meurtrier qu’une épidémie ordinaire de rougeole, de petite-vérole ou de fièvre catarrhale. Quelle différence entre le choléra tel qu’il se montre depuis 1830, et cette effroyable peste noire qui dépeupla l’Europe au 14me siècle ! Partie de la Chine, elle se répandit jusqu’en Islande et au Groënland, tellement meurtrière, que les nations consternées crurent à des influences surnaturelles et à la fin prochaine du monde. Les calculs les plus modérés portent à 25 millions le nombre de ses victimes. (Moniteur belge.)1
marche du choléra hors de paris Seine-et-Oise. Arrondissemens : Versailles, Pontoise, Rambouillet, Mantes, Corbeille et St-Germain. Seine-et-Marne. Arrondissemens : Melun, Coulommiers, Meaux et Fontainebleau. Oise . Arrondissemens : Senlis, Clermont, Compiègne et Beauvais . Aisne. Arrondissemens : Soissons et Chateau-Thierry. Nord. Landreci. Seine-Inférieur. Marde et Aule.
NOUVELLES DIVERSES.
Paris. - La chambre des députés a voté, dans la séance du 12 avril, la loi qui autorise l’ouverture du canal Doin, latéral à la Garonne. Cette entreprise, une des plus utiles au commerce français et étranger, réalisera la pensée de Vauban, et complétera l’œuvre de Riquet, en opérant définitivement la jonction des deux mers par la ligne la plus courte, la plus sûre et la plus économique. Nous félicitons le gouvernement et le ministère de concourir à doter la France d’un monument qui sera pour nos jours ce qu’a été le canal du Languedoc pour le siècle de Louis XIV. (Moniteur du Commerce.) - Dans la même séance, la chambre a voté sur la suppression de la loterie. Art. 47. La loterie sera supprimée au 1er janvier 1836. M. Laguette-Mornay1 propose l’amendement suivant : « A partir du 1er juillet 1832, la loterie est abolie. » M. Comte propose la rédaction suivante : « Le ministre des finances procédera à l’abolition de la loterie, graduellement et de manière qu’elle ait complètement cessé d’exister au 1er janvier 1836. A cet effet, il est autorisé à diminuer le nombre des tirages, à réduire le nombre des bureaux, à élever le minimum des taux de mises, et à rembourser les cautionnemens des buralistes supprimés. » Cet amendement, consenti par la commission, est adopté. Le projet relatif à un crédit de 2 millions pour mesures sanitaires, est mis aux voix et adopté à la presque unanimité. - Le ministre du commerce, de concert avec le préfet de la Seine, vient de prendre des mesures pour placer dans les hospices les enfans en bas âge que le choléra a rendus orphelins. - S. M., sur la proposition du garde-des-sceaux, vient de faire grâce à 129 condamnés. - La société philantropique, voulant concourir au soulagement des classes souffrantes, a décidé, dans la séance du 13 de ce mois, que 150 mille rations de potage seraient mises à la disposition des bureaux de bienfaisance. - Le Roi a fait remettre à la préfecture, pour les cholériques, 1,230 matelas. - La Reine vient d’adresser, pour la troisième fois, au directeur honoraire de la caisse de prévoyance, pour le renouvellement des effets mis au Mont-de-Pié, un nouveau secours qui sera employé en dégagement de linge et de couvertures, au profit des plus nécessiteux. - La loge des commandeurs du Mont-Thabor a versé à la caisse municipale 100 fr. pour les indigens. Rouen. - Malgré l’inquiétude causée par la maladie qui désole la capitale, notre place fait encore quelques affaires, qui cependant sont loin d’être aussi actives qu’elles l’étaient il y a quinze jours. Grenoble. - Les gardes nationaux, auxquels l’autorité a intenté un procès pour avoir refusé de livrer leurs armes, ont été condamnés en première instance. Ils ont l’intention d’en rappeler. [7.1]- Un journal de Glascow a rapporté que le choléra régnait depuis 40 jours environ dans la petite ville de Mosselburg, lorsque les citoyens et les autorités locales se sont entendus pour faire des arrosemens d’eau chlorurée dans toutes les rues. Au bout de trois jours de ces arrosemens, la maladie a disparu, et l’on n’a plus eu aucun cas nouveau a déplorer. - Quelqu’un qui arrive de Groisbois (Seine-et-Oise), nous communique le fait suivant, que l’administration devrait faire vérifier dans l’intérêt de la science. Les hirondelles ont reparu dans la commune de Grois-bois et lieux environnans. On les avait vues, il y a huit jours, dans la même contrée ; mais les habitans assurent en avoir trouvé un grand nombre mortes sur les routes et dans les champs. On n’en a pas encore aperçu entre Paris et Poissy. (Précurseur.) - Un journal annonce qu’on a arrêté deux personnes accusées d’avoir jeté à l’eau, près de la Grève, l’homme accusé d’empoisonnement. Voici, au sujet de cet événement, des détails qui nous viennent d’assez bonnes sources, pour que nous les croyons exacts. Un groupe s’était formé sur la place de Grève, il accusait surtout les médecins de faire courir les bruits de choléra et de poison. Un jeune homme bien mis prit la défense des médecins : pendant qu’il parlait, il sentit une main qui se glissait dans sa poche et lui enlevait une pièce de 5 fr. ; il l’arrête tout-à-coup ; on saisit le voleur ; celui-ci pris sur le fait, et dans l’espoir de se soustraire à la vindicte publique, se jette sur le jeune homme et crie à l’empoisonneur. Ce jeune homme allait être victime de l’atrocité de ce misérable, et déjà on l’entourait ; mais il ne perdit pas contenance, retint son voleur par le collet, parvint à se faire comprendre et à expliquer aux assistans l’infamie dont il allait peut-être devenir la victime. Le peuple indigné tourna sa vengeance sur le misérable malfaiteur. Cet homme, voleur de profession, était un nommé Benoît. (Idem.)
CONSEIL DES PRUD’HOMMES.
Séance du 19 avril. (présidée par m. guérin.) La séance est ouverte à sept heures. Le plus grand nombre des causes qui ont été appelées, étaient des différends entre leurs maîtres et leurs élèves. Nous rapportons celles qui ont offert quelqu’intérêt. Le sieur Blanc expose au conseil qu’il lui est impossible de garder plus long-temps son élève, qui, par les précédentes conciliations du conseil, avait été réintégré chez lui à diverses reprises. Attendu que, par le rapport des membres délégués par le conseil, pour prendre des renseignemens sur la conduite de l’apprenti, il est impossible au maître de le garder plus long-temps, le conseil condamne le sieur Monier à payer au sieur Blanc la somme de 40 fr. Le sieur Gourd, commis chez le sieur Lachapelle et Compe, réclame à ces messieurs l’appointement qui lui fut promis lors de son entrée dans leur magasin. L’associé du sieur Lachapelle répond qu’il ignore si le sieur Lachapelle a promis un appointement au sieur Gourd, que pour lui il ne lui a rien promis. L’affaire est renvoyée pardevant MM. Estienne et Rousset. Le sieur Faure réclame au sieur Mirmont le payement d’un billet échu de la somme de 109 fr. Le sieur Mirmont, ouvrier compagnon, convient de s’être endetté [7.2]chez le sieur Faure, mais il dit être dans l’impossibilité de payer, et reproche au sieur Faure de lui garder son livret et ses effets. Le conseil, attendu que le sieur Mirmont ne peut pas payer, déclare que l’effet sera annullé, que la somme de 109 fr. sera inscrite par le sieur Faure sur le livret de son ouvrier, auquel il devra rendre ses hardes et effets. Le sieur Sorel aîné a été condamné, comme caution de son frère, qui, d’après les informations du conseil, ne veut pas travailler, à payer au sieur Bertrand, chef d’ateliers, la somme de 50 francs. Les engagemens sont résiliés. Le sieur Billon se plaint de la conduite de son élève. Le sieur Fournier oncle dit qu’il désire que son neveu se comporte bien chez son maître, et s’oppose à toute résiliation des conventions. Attendu les plaintes du sieur Billon contre son élève, et du consentement du sieur Fournier oncle, le conseil déclare que cet apprenti est placé sous sa surveillance.
Quelques honorables fabricans qui nous ont, après les désastres de novembre, envoyé des secours pour les ouvriers malheureux, ou qui leur ont fait des distributions d’après des bons signés par nous, ne sont point restés en arrière pour préserver leurs ouvriers du fléau qui nous menace. Outre les offres de secours, ils ont distribué du chlorure de chaux à tous ceux qui travaillent pour eux, et l’honorable M. T…… a joint à cette distribution un petit tableau intitulé : Extrait simplifié des préservatifs indispensables. Nous citons ces faits avec plaisir, pensant que ces honorables citoyens auront de nombreux imitateurs.
Nous sommes priés d’insérer la note suivante : « Quelques chefs d’ateliers, travaillant pour l’une des plus anciennes maisons de commerce de Lyon, sachant que l’on fait courir le bruit que ladite maison a refusé des commissions pour l’Amérique et les a renvoyées, s’empressent de démentir ce fait. La maison pour laquelle ils travaillent, ne fait que des articles forts pour la consommation de Paris. Ils sont d’autant plus empressés de démentir ce bruit absurde, qu’il a été répandu malicieusement pour rendre cette maison odieuse.
VARIÉTÉS. ALMANACH DES CUMULARDS. 1
L’étalage d’un bouquiniste est, pour un bibliophile, le fumier d’Ennius. On y trouve de l’or ; lorsque la bibliomanie s’empare d’un homme, cette passion absorbe les autres. Feu M. Boulard, ex-notaire de Paris, pousse si loin l’amour des bouquins, que, quoique propriétaire d’une maison très-vaste, il fut obligé, pour loger sa bibliothèque, d’envoyer sa femme et ses enfans chercher un gîte ailleurs. Le ministre Corbière2 oubliait son portefeuille pour le plaisir de bouquiner. Rien n’est comparable à la sensation qu’éprouve un amateur de livres lorsque, sous un tas d’ouvrages insignifiant, il en découvre un rare et curieux. Cette sensation, je l’ai éprouvée l’autre jour. J’ai trouvé un volume de format in-18, au millésime de 1821, imprimé à Paris, chez Pichard, ayant pour titre : Almanach des Cumulardsi3. Qu’on ne s’étonne, [8.1]pas de mon enthousiasme à propos d’un almanach. Il y a peu de livres qui renferment autant de vérité. Je crois même, honni soit qui mal y pense ! qu’un almanach est plus véridique qu’un protocole. Ce petit volume est orné d’une gravure au burin, représentant un personnage gros et gras, nullement air prolétaire, coiffé d’un chapeau sénatorial, ayant l’habit fleurdelisé, la rapière légitimiste et les lunettes diplomatiques. Cet homme est couvert de devises, entr’autres, celles-ci : Ma couleur est changeante ; comme le tournebroche, je ne tourne que bien garni. Je n’aurais pas osé parler de ce volume il y a quelques années ; mais la révolution de juillet 1830 ayant réformé tous les abus, comme chacun sait, et la race des cumulards étant disparue, je crois rendre service aux antiquaires futurs en leur indiquant ce précieux volume, qui leur servira à éviter des fautes biographiques ; car sans lui ils pourraient croire qu’il fut plusieurs barons Cuvier4, plusieurs Sylvestre de Sacy5, etc. etc. Ils verront comme quoi un homme occupait cinq, six places, et même davantage. Cela pourra faciliter également leurs recherches, lorsqu’ils voudront faire la distinction d’un prolétaire à un aristocrate ; je leur garantis, en effet, que, dans le nombre de ces cumulards, il n’en existe pas un de prolétaire. Ce qui rend aussi cet almanach bien précieux, c’est qu’indépendamment de l’énumération qu’il fait des places de chacun de ces bienheureux cumulards, il indique les traitemens qu’ils touchaient. J’en ai fait l’analyse. Il en résulte que 150 cumulards sont inscrits et percevaient entr’eux tous, à cette époque de bénédictions, l’énorme somme de 4,401,702 fr. Tous, il est vrai, n’étaient pas également bien partagés. Le plus rétribué était M. Anglès6, qui recevait 120,250 fr. ; le pauvre homme ! cinq autres le suivaient de près, ayant chacun des traitemens excédant 100,000 fr. ; au-dessous d’eux, un seul recevait 81,250 ; les 143 autres élus étaient parties prenantes, savoir : 30 de 70 à 80,000 fr. ; 3 de 60 à 70,000 fr. ; 15 de 50 à 60,000 fr. ; 21 de 40 à 50,000 fr. ; 38 de 20 à 30,000 fr. ; 47 de 10 à 20,000 fr. ; et 16 de 7 à 10,000. Il n’y avait point de traitemens au-dessous. Il paraît qu’en 1821 le taux le plus bas de la vie d’un homme était d’au moins 7,000 fr., et le plus élevé de 120,250 fr. ! Heureux temps ! combien nous avons dégénéré. Demandez plutôt à M. Fulchiron. Marius Ch......g.
i On appelle ainsi les heureux qui possèdent plusieurs places honorifiques ou salariés, ce qui, en termes vulgaires, s’appelle manger à plusieurs râteliers.
ANNONCES DIVERSES.
david, mécanicien breveté, Place de la Croix-Paquet, au bas de la côte Saint-Sébastien, [7] Prévient le public qu’il est l’inventeur des mécaniques simplifiées à dévider et à faire les canettes, qui se font très-bien par son procédé, même à autant de bouts qu’on désire. Les canettes à un seul bout y sont prises à la flotte, et évitent le dévidage ; mais rien n’est comparable à l’avantage que procurent ses mécaniques à ceux qui emploient du coton, de la fantaisie et de la laine, où avec ses mécaniques ou ses rouets une personne peut, en six heures, faire autant d’ouvrage que deux canetières. L’inventeur, à qui une médaille a été décernée avec mention honorable par la société d’encouragement, confectionne ses mécaniques à la volonté de l’acheteur, dans toutes les dimensions, et également de tous les nombres de guindres, soit de formes longues, rondes et à fer-à-cheval, ou à volonté ; on peut exécuter deux ou trois de ces opérations à la fois. Le sieur David, pour se mettre à la portée des circonstances, a diminué ses prix, qui étaient déjà très-modérés. [8.2] roussy, breveté, Rue des Marronniers, n° 5, au 2me, sur le derrière, [8] Prévient le public que par suite des nombreuses recherches qu’il a faites, il est heureusement parvenu à inventer et perfectionner un nouveau Régulateur, déjà avantageusement connu sous le nom de Régulateur-contomètre, ainsi nommé par la commission d’industrie et de mécanique, pour sa simplicité et sa grande justesse. Les avantages que ce nouveau procédé est destiné à rendre à la fabrique de Lyon, sont incalculables ; car avec le Régulateur-contomètre, qui n’a pas de compensateur, l’ouvrier peut, 1° sans changer la roue ou le pignon, tisser tous les genres d’étoffes, dans toutes les réductions, depuis 20 jusqu’à 750 coups au pouce inclusivement ; 2° fabriquer, sans couper, le plus grand aunage possible sans être gêné au travail, l’étoffe ne faisant que passer sur le rouleau, et pouvant se rouler ou se mettre en caisse à volonté ; 3° être toujours sûr de son aunage, par l’agrément et la combinaison ingénieuse d’une roue qui, par son mouvement, marque l’aunage et sonne toutes les aunes ; 4° l’étoffe n’étant comprimée dans aucune de ses parties, les brocards brochés, dorures, y conservent tout leur relief, et sont à leur dernière perfection. Le sieur Roussy, à qui une médaille d’argent a été décernée par la société d’encouragement, qui a reçu les suffrages les plus flatteurs de ladite société et des négocians qui ont eu connaissance de son mécanisme, prévient qu’il fait confectionner ses régulateurs par un mécanicien avantageusement connu, et qu’il est en mesure de fournir aux personnes qui l’honoreront de leur confiance à un prix très-modéré. lampe météore. [9] Le sieur Galland fils, ferblantier, rue des Farges, n° 112, prévient le public qu’il est l’inventeur de la Lampe météore, qu’il vient de déposer au conseil des prud’hommes qui, par ce dépôt, l’a autorisé à en conserver la propriété pendant cinq ans. Cette lampe, qui se fabrique de diverses formes, en fer-blanc, étain et cuivre, offre de grands avantages ; d’abord elle ne donne aucune ombre, sa clarté est du double de celles qui ont été en usage jusqu’à ce jour ; mais, ce qui la rend indispensable aux chefs d’ateliers, c’est qu’elle ne consomme qu’une once et demie ou 45 grammes d’huile en sept heures. Ses dépôts sont : Chez MM, Bel, négociant, rue des Capucins, n° 7 ; Paquet, épicier, rue Vielle-Monnaie, n° 27 ; Schuslre, plieur, rue Donnée, n° 4, au 4me ; Mougeolle, menuisier, rue Belle-Lièvre, près la place. Galland aîné, ferblantier, place du Plâtre, n° 4 ; Peyzaret, rue d’Orléans, n° 7, aux Broteaux. Philippe, fabricant de navettes, rue Juiverie.
AVIS.
[28] Un Jeune Homme, ayant quelques connaissances de la fabrique, désirerait entrer en apprentissage pour les étoffes unies. - On demande des ouvriers pour velours. - On demande des apprentis. S’adresser au Bureau du Journal. [29] A vendre, un métier tout garni, mécanique en 400, et dans le meilleur état. [23] A vendre, un atelier de 3 métiers, mécanique en 600, une en 400, et une petite mécanique d’armure et divers ustensiles, ensemble ou en détail, et un mettage en main de 4 grandes chevilles. [24] A vendre, un bel atelier de 3 métiers en 6/4, mécaniques en 1,600 et 1,800, avec tous ses accessoires propres à la fabrication, avec un bel appartement, situé dans un bon quartier. [19] A vendre, deux métiers au quart, avec accessoires, mécanique en 1,200. S’adresser au Bureau du Journal. [20] A vendre, une belle mécanique à dévider, longue et à marche, 32 guindres. S’adresser à M. Fayolle, rue Casati, n° 1, au 6e étage. [30] A vendre, une bonne mécanique en 400, garnie. S’adresser rue St-George, n° 16, chez le plieur. [27] A Louer, un appartement de 42 pieds de face, sur 32 de profondeur, éclairé par 6 croisées, divisé en 3 pièces, avec cave et hangar. L’appartement est garni de cinq métiers à la Jacquard, avec leurs accessoires, à vendre ensemble ou séparément. S’adresser rue Duminge et rue du Mail, n° 1, au 2e, à la Croix-Rousse.
Notes (situation présente des ouvriers de lyon. La...)
L’auteur de ce texte est Antoine Vidal d’après la Table de L’Echo de la Fabrique (numéros parus du 30 octobre 1831 au 30 décembre 1832).
Notes (L’ANGLETERRE.)
L’auteur de ce texte est François Barthélemy Arlès-Dufour d’après la Table de L’Echo de la Fabrique (numéros parus du 30 octobre 1831 au 30 décembre 1832).
Notes (MAIRIE DE LYON.)
Ajouté par les éditeurs.
Notes (VOYAGE DU CHOLÉRA.)
Le Moniteur Belge avait été créé en 1831 par le gouvernement pour la publication des principaux débats parlementaires.
Notes (NOUVELLES DIVERSES.)
Jules Frédéric Laguette-Mornay (Baron de), (1780-1845), officier de Napoléon, fut député de l’Ain de 1827 à 1834. Votant aux côtés d’Odilon Barrot et de Dupont de l’Eure, il signa l’adresse des 221.
Notes (VARIÉTÉS. ALMANACH DES CUMULARDS.)
L’auteur de ce texte est Marius Chastaing d’après la Table de L’Echo de la Fabrique (numéros parus du 30 octobre 1831 au 30 décembre 1832). Jean-Joseph Corbière (Comte de) (1766-1853), député conservateur de L’Ille et Vilaine sous la Restauration où il avait été également, en particulier, ministre de l’Instruction. En 1830, il refusa de prêter serment à Louis-Philippe. Antoine-Jean Cassé, Almanach des cumulards, ou dictionnaire historique des dits individus cumulards… mis en lumière par un homme qui sait compter, Paris, Pichard, 1820. Jean-Léopold Cuvier (Baron de) (1769-1832), zoologiste et homme politique. En dehors de ses activités savantes, il occupa dans le premier tiers du XIXe siècle de très nombreuses fonctions à l’Instruction publique, au Conseil d’Etat, à la Chambre des Pairs. Antoine de Sacy (Baron de) (1758-1838), grand spécialiste du monde arabe, membre de l’Institut, professeur au Collège de France membre de la Chambre des Pairs. Il pourrait s’agir ici de Jean-François Anglès (1736-1823), député des Hautes-Alpes puis Président de la Chambre sous la Restauration
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